Magazine Journal intime

Fables cruelles…

Publié le 16 janvier 2010 par Sebika

UN SAPIN CHEZ LES IVANOV

Fables cruelles…

Un sapin chez les Ivanov - Nouveau Théâtre de Montreuil, saison 2009-2010.

L’un des (multiples) avantages d’exercer mon métier – bien que ce ne soit le mien qu’officieusement, malheureusement, ce qui ne gâche en rien les avantages – c’est de recevoir chaque semaine de nombreuses invitations ici ou ailleurs, majoritairement pour assister à des représentations théâtrales.

N’ayant jamais eu le grand frisson pour l’art dramatique, je peux toutefois avouer apprécier découvrir de nouvelles œuvres et auteurs in vivo.

Si je n’ai jamais adoré le théâtre, je ne suis pas sans me souvenir de mes premiers « émois » dramatiques : Pagnol, d’abord. Au gré de mes explorations dans la bibliothèque familiale. Je ne me souviens plus de l’âge que j’avais… Pagnol est un auteur qui se lit sans problème… je devais donc avoir plus ou moins une dizaine d’années. Marius, Fanny, CésarTopaze.

Mais la première vraie rencontre avec le théâtre, c’est à Ionesco que je la dois. Ce fut un vrai coup de foudre. Assez tôt. Je pense devoir cette découverte à ma sœur, qui me semble-t-il devait étudier La Cantatrice chauve en cours (collège ou lycée) pendant que moi j’étais encore sur les bancs de l’école primaire. Découverte qui ne me quitterait pas de ma vie, et je suis d’ailleurs aux anges d’avoir à mon tour fait découvrir cet auteur. (Ah, décidément j’adore ce métier !) Le théâtre de l’absurde ! Que n’avais-je découvert là. Absurde.
L’observation rétrospective de mes choix et goûts en matière d’art, pose l’absurde en vrai fil conducteur (comme j’ai déjà pu vous le démontrer)…

Beckett, Tchekhov, etc. etc. la liste est longue et « l’histoire sans fin »… pour en arriver à ce mercredi, où j’étais généreusement invitée (ce, avec la personne de mon choix) à la représentation générale de la pièce Un sapin chez les Ivanov, d’Alexandre Vvedenski au Nouveau Théâtre de Montreuil.
Une pièce étonnante, mise en scène par Agnès Bourgeois.
Découverte d’un auteur, dont j’ai vraiment apprécié le texte (je me suis surprise à me projeter dans la lecture des répliques, pour la première fois de ma vie de spectatrice), et par la même d’un genre littéraire : l’Oberiou (mouvement auquel l’auteur a appartenu, proche de Dada).

Un conte vitriolé et cruel, où l’humour se fait noir et le rire sarcastique. Théâtre où se côtoient des personnages aussi improbables qu’attachants, loufoques, absurdes : une enfant obscène de 32 ans… des animaux (girafe, cochon, loup, lion…), des bucherons ne sachant pas parler (ou inconsidérément)… etc.
Un tout sympathique, dans une mise en scène originale, quoiqu’à mon goût un peu trop hystérique. C’est ainsi que parfois les cris et la musique, dans une totale cacophonie, empêchent la compréhension du texte… Petit point noir, pour un ensemble globalement vraiment intéressant.

J’ai aimé Un Sapin chez les Ivanov… assez pour me donner le goût de lire la pièce et de découvrir l’œuvre de l’auteur (dès que j’en aurai le temps, soit, pas dans l’immédiat). Sans compter que la Salle Maria Casarès, où avait lieu la représentation, était vraiment très agréable, jusqu’au bar, qui propose des planches appétissantes !

Très prochainement je retourne au théâtre… ce sera peut-être l’occasion de venir vous en parler ? En attendant, portez-vous bien, et à la prochaine !


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