Magazine Journal intime

Ne plus vivre avec lui - Eva Kavian

Publié le 17 janvier 2010 par Anaïs Valente

« Le dimanche, on lit au lit ».

« Sylvia a dix-sept ans. Parce qu'elle en a marre de la garde alternée, parce qu'elle ne veut plus vivre avec son père, cet éternel absent, elle l'appelle. Et il meurt. Il dit d'accord et il meurt, Un père absent et un père mort, ce n'est pas pareil. Ne plus vivre avec lui. Cela paraissait si simple. »

J'ai découvert ce livre sur Arte.  Arte est une chaîne télé formidable, pleine d'émissions incroyables et de téléfilms à découvrir.  Et là, juste avant un téléfilm sur une mère qui tente de quitter l'Allemagne de l'Ouest avec ses filles, je vois par hasard la fin d'une émission et l'animateur présenter ce petit ouvrage édité par une maison d'édition de ma chtite ville à moi que j'aime, savoir Namur (la ville) et savoir Mijade (l'éditeur).  L'histoire m'interpelle immédiatement, cela va de soi.  Passque moi aussi j'ai agi comme Sylvia, il y a un bail emphytéotique, déjà, ou presque.  Et passque qu'il est mort aussi.  Pas comme pour Sylvia, non, mais les deux phénomènes ont eu lieu.

Puis je me dis « est-ce bon de lire ce genre de livre maintenant, ma petit Anaïs ? », en jetant un œil à « Toutes ces choses qu'on ne s'est pas dites », de Marc Lévy, qui me fait des appels du pied aussi, et que je compte relire sous peu.  Comme je suis un peu maso, je décide de lire « ne plus vivre avec lui ».

Et je ne le regrette pas. 

C'est un livre qui chamboule, sans doute car il pose les bonnes questions, et sans mettre de gants.  Sylvia n'était pas heureuse de sa relation avec son père, et ce n'est pas sa mort qui va la faire changer d'avis.  S'il la fait chier, elle lui dit « tu fais chier », même mort.  Autant être claire, même avec un défunt.  Et même si sa mort la fait réfléchir.  La fait l'aimer plus, peut-être.  La fait changer, sans aucun doute.  Elle se met à lui parler, à s'interroger. A mieux le connaître.  Mieux l'apprécier. A sa tristesse se mêle le bonheur d'une histoire d'amour, même foireuse.  A sa solitude se mêle une mère en détresse et deux sœurs encore si petites qu'elle les protège comme une poule le ferait avec ses poussins.

Bref, comme elle le dirait peut-être, Sylvia, même si elle ne le dit pas : « tu m'as plongée dans un vrai bordel, Papa ! »

Un bordel qui va la changer, c'est clair et net.

Un superbe livre, émouvant, mais parfois drôle aussi.  Profond, avec juste cette petite pointe de légèreté qui permet de respirer.  C'est bien nécessaire.  Un livre qui fait frissonner, en permanence, ou presque.  Un livre qui m'a énormément touchée, que je conseillerais à toutes les « filles de leur père », et même à toutes les filles sans père, ou ayant perdu leur père, tant qu'à faire.  Et aux autres aussi.  Bref à beaucoup de monde.  Car il ne peut laisser indifférent.

Dans ce livre, une chanson est évoquée.  Je la connaissais, sans vraiment la connaître.  Ce fut l'occasion de la redécouvrir.

« Just a perfect day drink sangria in the park
and then later when it gets dark we go home
just a perfect day, feed animals in the zoo
and later a movie too and then home
oh it's such a perfect day, i'm glad i spend it with you
oh such a perfect day, you just keep me hanging on
you just keep me hanging on
just a perfect day, problems all left alone
week enders on our own
it's such fun
just a perfect day, you make me forgett myself
i thought i was someone else, someone good
oh it's such a perfect day, i'm glad i spend it with you
oh such a perfect day, you just keep me hanging on
you just keep me hanging on
you're going to reap just what she saw »

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