Haïti a du plomb dans l’aile. Au travers des décombres, sous le béton, de longs râles; un spectacle de terreur. Peut-être encore des cœurs qui battent, qui après plus de quatre jours, combattent toujours la Grande Faucheuse qui ne les lâche pas d’une semelle.
On dirait que le temps s’effiloche au milieu de l’enfer. Des milliers et des milliers de corps empilés dans les rues qui pourrissent au soleil. Préparons les linceuls, Haïti est un grand cercueil. Il n’y a plus d’hôpitaux, pas de médecins, ni de secours. On se bat pour un gallon d’essence et pour l’eau qui se fait aussi de plus en plus rare.
Il n’y a plus de prison, n’y a plus assez de policiers pour les bandes de pillards qui naissent. Des centaines de milliers d’haïtiens marchent vers on-ne-sait-où avec leur petit sac de haillons, c’est le tiers-monde plus que jamais. Haïti, c’est la fin du monde comme on s’imagine dans les films et dans nos p’tites têtes !