Bourrasques de vent, raz de marée, feu du ciel, rafales de grêlon: Volaient en éclats les châssis des édifices avoisinants, se fracassaient les arbustes contre la tôle des bagnoles, tourbillonnaient tout autour de moi des personnes au regard effrayé; et toute cette agitation avait lieu dans un silence absolu. Seul un sourd grondement se faisait ouïr parfois. S’est tramé toute ma nuit encore ce rêve incompréhensible où c’était le plus parfait des chaos! Des enfants au teint laiteux qui s’agenouillaient en périphérie tout autour de moi et qui se mettaient à murmurer des hymnes en latin. Des créatures ailées et défigurées qui vadrouillaient l’air et qui se mettaient en pièces quand des météorites les heurtaient de plein fouet. Des chaînes de montagnes qui jaillissaient du sol sans que je ne chavire. Des nuages qui se boursouflaient tout au-dessus de ma tête et l’eau qui se ruait de toutes parts; qui venait de nulle part...
Des croissants de lune qui se succédaient. Des comètes qui chevauchaient et se partageaient le ciel avec des esprits de dieu aux ailerons diaphanes... et toujours ce minerai d’une lointaine contrée vieille de plusieurs milliards d’années qui se répandait et qui assassinait tout être vivant! Tout d’un coup, cesse la foudre et s’infiltrent les premiers rayons d’un soleil infinitésimal. S’en suit le chant radieux d’un volatile mystérieux... Et le mugissement d’une cascade imperceptible pour venir me rappeler que je rêvais! Pas besoin de vous dire que je n'aimerais pas que Morphée fasse de toutes mes nuits des fusions tous azimuts comme celle que je viens de pâtir... ça tient du miracle que j'en sois revenue vivante!