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(maintenant je git)
Je dit
j’entre dans la lumière pour m’éteindre j’entre dans
l’aveuglement
Peut-être une terreur déjà passée au-delà de la terreur
une
glaciation
de la terreur La topographie contre se heurte
Je dit
j’entre dans vos mémoires
se détache de ma personne
impersonnelle (mais néanmoins sexuée) dit
j’entre dans vos mémoires où comme m’habituer
déjà je m’allonge, prends repos
modèle dans vos mémoires le mince fantôme de
lourdeur qu’aura été
mon corps
n’a pas déterminé le chemin de ma vie en
a suivi le sillage
Je dit
j’entre lourde opaque dans l’opaque clarté Y baigne
comme fanal
dans
le brouillard
ma vue de près ma vue de loin
Entre près et loin un monde
cache le monde
Entre près et loin lève
le fanal de ma mauvaise vue
et c’est poudre à mes yeux
( pénétrable non cartographié)
Françoise Clédat, « Prologue (maintenant je git) », Une baie au loin (Turnermonpère), Tarabuste Éditeur, 2010, page 11.
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) EtnaXios, autour de l'oiseau-fauve-vautour de Françoise Clédat (note de lecture) ;
- (sur Terres de femmes) Françoise Clédat/(où le chant sans l’organe) (extrait de EtnaXios + notice bio-bibliographique) ;
- (sur Poezibao) une lecture de Florence Trocmé sur EtnaXios.
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