Depuis ce matin j'ai des échauffements, comme si ma vulve était enflammée et dilatée. Je sais qu'à l'oeil nu on ne voit rien de spécial là, qu'une vulve de femme de quarante ans rasée impeccablement et parfaitement soignée.
Brutalement aujourd'hui mon sexe palpite, refait sa cérémonie glauque, sa danse macabre d'organe fou: j'ai énormément de leucorrhée, blanche et inodore, crémeuse. Ça pique un peu, je nettoie à l'eau. Sensation de bulles, de mouvements à l'intérieur du vagin, c'est les cendres chaudes avec les petits éclats acides habituels. Sensations parfaitement connues, parfaitement désagréables. Dès que je ressens cela, c'est l'anxiété automatique.
Il est désagréable de penser que cela fait trois semaines que je n'ai pas fait l'amour avec mon copain et que ce soir j'avais, comme par ironie du sort, l'intention de me payer une excitante et piquante partie de jambes en l'air.
Depuis que j'ai diminué de moitié ma dose de Celexa de 20 mg à 10 mg il y a sept jours, j'ai passé une semaine de fatigue extrême, avec une grande difficulté à me concentrer dans mes tâches, un début de nervosité face aux défis continuels de ma profession, etc. Aujourd'hui, les douleurs ont repris de façon subtile certes, mais elles sont là.
Je ne sais pas si tout est lié, mais j'ai pris du poids ces dernières semaines, peut-être cinq livres, peut-être plus. Je trouve cela formidable, enfin une vraie poitrine, et un poids santé. Ce mois-ci j'ai eu une ovulation très intense qui m'a même réveillée la nuit, les deux côtés du bas du ventre tiraillant fortement. Et maintenant cette glaire cervivale très abondante, et les sensations d'irritation au vagin qui viennent avec. Peut-être suis-je sensible ou allergique à mes propres sécrétions vaginales. Cependant, il est arrivé que j'aie très mal avec peu ou pas de sécrétions.
Faut-il que je redevienne maigre pour diminuer l'intensité de mes ovulations, diminuer les leucorrhées, diminuer l'irritation, diminuer la folie de l'obsession d'avoir mal, etc. Folie n'est-ce pas. En fait, pour dire franc, je suis terrorisée à l'idée d'avoir mal au vagin, je sais que me peur est devenue une réelle problématique de santé mentale, une forme de phobie.
Cet après-midi j'ai décidé de continuer avec Celexa, et reprendre la dose usuelle, compte tenu "que cela donne des résultats". Concernant l'autre pilule (le tricyclique), je la garde dans ma pharmacie. Je retourne voir le docteur Lambert de la clinique VUVA dans cinq mois pour le suivi de ma vaginodynie. Si il constate que les douleurs sont contrôlées, il sera content pour moi. Qui ne le serait pas?
Seul hic, dans la panique d'avoir mal, j'ai pris impulsivement le double de la dose prescrite de Celexa. Oui, c'est parfaitement idiot. Que celles qui n'ont pas agi impétueusement face à leur douleur me lancent la première pierre.
Et ce soir je baise. Coûte que coûte. Peu importe ce que cela coûte.