Magazine Journal intime

Quand Anaïs se la joue rebelle

Publié le 19 janvier 2010 par Anaïs Valente

J'adore parler de moi en disant Anaïs, ça fait vraiment celle qui se la pète grave de la mort qui tue la vie.  Amusant.

Pour le reste, le titre est criant (mettez des bouchons ou des boules Quiès - à prononcer comme cuillère mais avec s à la fin - dans vos orifices auriculaires) de vérité : je vais faire ma rebelle.

Le 20 décembre dernier, pour la première fois depuis deux ans, j'ai fait mon sapin de Noël.  Je l'avoue, l'an dernier, je l'avais pas fait, jugeant inutile de décorer un intérieur aussi bordélique qu'une île après un séisme (même pas drôle, mais ça m'est venu ainsi, et je me moque pas, comme disait Popeck, même si je relance le grand débat « peut-on rire de tout ? » dont la réponse est non), donc je répète, inutile de décorer un intérieur aussi bordélique que le repère d'une souris boulimique, là, ça va mieux ?  Bref (ah ah ah, Anaïs, brève, comme c'est drôle), j'avais pas décoré. 

Mais cette année, j'ai décoré.

Enfin, j'ai descendu un de ces cônes design en bois foncé tressé, orné d'ampoules, que l'on appelle un sapin moderne, je l'ai branché, j'ai mis un petit nœud sur le dessus et j'ai installé la crèche, avec le petit Jésus même si on peut le mettre que le 24 à minuit (je suis rebelle je vous ai dit), tout ça dès le 20 décembre.  J'ai ajouté un genre de déco lumineuse, ça doit porter un nom, vous savez, c'est un tas de fausses bougies lumineuses, qu'on met devant une fenêtre et ça fait comme un chandelier.  Ici, c'était une version moderne, grise, où les fausses bougies sont remplacées par des tiges de métal piquées dans une base en bois peint, et où les lumerottes se fixent dans lesdites tiges.  Une galère totale à monter, pire qu'un meuble Ikéa, c'est dire.  Il m'aura fallu une heure, mais j'ai réussi.  

Donc, le 20 décembre, ma déco de Noël était fin prête.

Mais là, on est presque le 20 janvier, et je continue, quotidiennement, à brancher ma petite déco chaque jour (oups, pléonasme, quotidiennement et chaque jour, c'est pour ceusses qui auraient foiré la question dans le test de français).

Là vous vous dites « je reconnais bien là cette chère Anaïs, fade comme un bol de riz trop cuit, paresseuse comme le bestiau du même nom et aussi dynamique qu'un escargot namurois en pleine grève ».

Et bien non.

Car, croyez-le ou pas (zavez intérêt à le croire), cet état de fait (savoir, pour rappel, ma déco de Noël toujours en place le 20 janvier ou presque) est la conclusion d'une longue réflexion.

Une réflexion qui m'a amenée à me pencher très fort (même que j'en ai toujours mal au dos) sur le problème des décos de Noël abandonnées près de onze mois par an, dans le fond d'un grenier surchauffé ou au fond d'une cave aussi humide que des catacombes. 

Y avez-vous déjà pensé, bande d'ingrats ?

Ces boules, ce sapin, ces guirlandes, ces lumières, ce Jésus, cette Marie, ce Joseph, cet âne gris, ce bœuf, ce Balthazar, ce Melchior, ce Jesaisplussonnomçavamerevenir (me vient « Wathelet » en tête, la faute à Melchior), ce berger, ce mouton, ce mouton, ce mouton, ce mouton, ce mouton et ce mouton, qui se dévoue durant des jours pour égayer vos vies, et que vous laissez lâchement choir sans songer à ce qu'ils vont devenir en attendant le prochain Noël.

Bande d'ingrats.

Alors moi, par respect pour ma crèche naïve que j'adore d'amour et pour mon cône, j'ai décidé de les laisser en permanence chez moi.  Passque je les aime.  Passque je me moque du qu'en dira-t-on.  Passqu'une ambiance de Noël en plein été par 30 degrés j'ai jamais encore connu, et j'en ai bien envie, tout bien réfléchi.

Voilà, c'est décidé, ce sera comme ça.

Et puis en décembre prochain, c'est qui qui n'aura pas à fouiller le grenier encombré ou la cave pleine d'araignées pour retrouver ses décos et les réinstaller, comme l'année précédente et l'année précédant l'année précédente et l'année précédant l'année précédant l'année précédente et l'année (à vous de compléter si le cœur vous en dit)... ?

C'est moua !

Franchement, c'est une idée génialissime, non, de jouer la rebelle de Noël ?

J'en créerais bien un groupe Facebook tiens...



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