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La débâcle liturgique (10) : la célébration de la messe (a)

Publié le 19 janvier 2010 par Hermas
La débâcle liturgique (10) : la célébration de la messe (a) Ce que nous avons vu précédemment ne peut pas ne pas avoir des conséquences dans ce qui concerne le domaine de la célébration liturgique : La Sainte Messe tout d’abord, avec la distribution de la Sainte Communion, l’administration des Sacrements, dont le Sacrement de la Réconciliation plus connu sous le nom de « Confession » (point délicat dans de nombreux pays !), et sur l’attitude générale du Prêtre vis-à-vis de Dieu dont il est ministre : la fidélité à la Messe quotidienne, au Bréviaire, à l’Adoration, à la récitation du Chapelet, aux consignes et règles émanées du Successeur de Pierre, des Pasteurs (quand ils en donnent), et de l’ardeur vigilante et paternelle de ces mêmes Pasteurs à aider leurs prêtres à vivre dans la cohérence quotidienne vis-à-vis de la foi de l’Eglise, et de leur propre vocation. La situation n’est pas la même dans tous les pays, et dépend aussi d’autres facteurs, comme la diminution drastique du nombre des prêtres, en Europe notamment, ce qui amène à organiser, pour la sanctification des Dimanches, des « Assemblées Dominicales en l’absence de prêtres ». Tout cela ne va pas sans poser de nombreux problèmes qui expriment sans ambiguïté la « débâcle que tout un chacun peut constater, dans le domaine liturgique, avec ses conséquences, ou ses origines dans la débâcle de la foi. On pourrait dire : « Montre-moi comment tu célèbres, et je te dirai quel Prêtre tu es ! ». Sant’Andrea delle Fratte, Messe de 7 heures A l’autel de Notre-Dame du Miracle (apparition de la Sainte Vierge à Ratisbonne) Il est bon de méditer ces Paroles, en s’inspirant de différents textes du Magistère, pour redécouvrir tout le sens de l’Institution du Sacerdoce, lors de cette même Dernière Cène. L’Eglise n’a cessé, pour exprimer ce Mystère, d’employer l’expression « IN PERSONA CHRISTI » Le Directoire pour la Pastorale de la Messe à l’usage des Diocèses de France, publié au mois de novembre 1956, par l’Assemblée des Cardinaux et Archevêques de France, et qui n’a jamais été changé, ni par la Réforme Liturgique de 1969, ni par l’enseignement des Papes, déclare (n° 59) « 59. C'est par l'attitude et les actes du célébrant que commence le retour à une liturgie authentique. Il est le chef de la célébration, non pas par une espèce de délégation qu'il recevrait de l'assemblée des fidèles, mais en vertu de son ordination. Il consacre le pain et le vin, et il est seul à pouvoir le faire il agit donc in persona Christi : en sa personne, le Christ est présent comme le Christ, il est médiateur auprès du Père parce qu'il tient la place du Christ, tête de l'Eglise, il tient aussi la place de son corps et il est le représentant de toute l'Eglise, priant au nom de tous ses membres ». Ce qui veut dire que, au moment où le Prêtre prononce les paroles de la Consécration, au moment où le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ, la Personne du Prêtre disparaît devant la Personne du Christ qui, par le Prêtre, qu’il a appelé pour rendre présent à toutes les générations son Unique Sacrifice, intervient alors personnellement. Le prêtre est ainsi un simple instrument, qui prête ses lèvres, sa voix, tout son être consacré à Jésus, qui « disparaît » alors, ce qu’indiquait le fait qu’il s’inclinait profondément à ce moment, réalisant ainsi ce que « prophétisait » Jean Baptiste en disant : « Il faut qu’il grandisse et que je disparaisse » Le Droit Canon (canon 897), déclare pour cette raison : "Le Sacrement le plus vénérable est la très sainte Eucharistie dans laquelle le Christ Seigneur lui-même est contenu, offert et reçu, et par laquelle l'Église vit et croît continuellement. Le Sacrifice eucharistique, mémorial de la mort et de la résurrection du Seigneur, dans lequel le Sacrifice de la croix est perpétué au long des siècles, est le sommet et la source de tout le culte et de toute la vie chrétienne, par lequel est signifiée et réalisée l'unité du peuple de Dieu et s'achève la construction du Corps du Christ. En effet, les autres sacrements et toutes les oeuvres d'apostolat de l'Église sont étroitement liés à la très sainte Eucharistie et y sont ordonnés." A l’occasion du Jeudi Saint, le 17 avril 2003 , Jean Paul II a publié sa 14° Encyclique « Ecclesia de Eucharistia », « l'Église vit de l'Eucharistie ». Comme le titre l'indique clairement, Jean Paul II ne considère pas l’Eucharistie comme un élément isolé de la Révélation, mais en son lien fondamental avec l'Église. L'Église vit de l'Eucharistie. L'Église fait l'Eucharistie. Sans l'Eucharistie, pas d'Église, et sans l'Église, pas d'Eucharistie. L'Eucharistie, comme l'Église, est apostolique : elle repose sur la foi des Apôtres: « A l'origine de l'Eucharistie, il y a les Apôtres. Ce Sacrement leur a été confié par Jésus et a été transmis par eux et par leurs successeurs jusqu'à nous. C'est en continuité avec l'action des Apôtres, obéissant à l'ordre du Seigneur, que l'Église célèbre l'Eucharistie au long des siècles. « L'Eucharistie est célébrée conformément à la foi des apôtres. Cette foi demeure inchangée, et il est essentiel pour l'Église qu'elle le demeure ». Jean Paul II reprend les définitions de Lumen Gentium pour nous rappeler que : « Certes, les fidèles, pour leur part, en vertu de leur sacerdoce royal, concourent à l'offrande de l'Eucharistie, mais c'est le prêtre ordonné qui célèbre le Sacrifice Eucharistique en la personne du Christ, et l'offre à Dieu au nom de tout le peuple. Personne d'autre qu'un prêtre ordonné ne peut célébrer l'Eucharistie. « C'est pour cela que, dans le Missel romain il est prescrit que ce soit le prêtre seul qui récite la prière eucharistique pendant que le peuple s'y associe dans la foi en silence » (§ 28). Car il s'agit pour le prêtre d'un don qui dépasse radicalement le pouvoir de toute l'assemblée, (§ 29). L'encyclique précise à plusieurs reprises que l'Eucharistie ne peut être célébrée sans prêtre, et recommande aux prêtres de la célébrer chaque jour. Elle rappelle que les célébrations dominicales en l'absence du prêtre ne peuvent être que des solutions provisoires. Il est vrai que le prêtre n’est pas obligé par le droit de célébrer chaque jour (canon 805). Mais il n’est pas non plus prescrit par le droit de manger chaque jour et aucun droit ne règle la respiration ! Cela va de soi. Célébrer la Sainte Messe chaque jour découle de cette consécration totale faite, par le prêtre, de tout son être, pour qu’Il puisse, par lui, se rendre présent, et rendre présent son Unique Sacrifice jusqu’à la consommation des siècles. Le Canon 899 - § 1. nous en explique la raison profonde : La célébration eucharistique est action du Christ lui-même et de l'Église, dans laquelle le Christ Seigneur, présent substantiellement sous les espèces du pain et du vin, s'offre lui-même par le ministère du prêtre à Dieu le Père, et se donne en nourriture spirituelle aux fidèles unis à son offrande. Car, déclare le Canon 900 - § 1 : "Seul le prêtre validement ordonné est le ministre qui, en la personne du Christ, peut réaliser le sacrement de l'Eucharistie". En la personne du Christ, « In Persona Christi ». Comment un prêtre peut-il se passer de célébrer chaque jour le Saint Sacrifice de la Messe ? Le Pape Benoît XVI, à l’occasion du 150° anniversaire de la mort du Saint Curé d’Ars, a proclamé une Année Sacerdotale pour la Sanctification des Prêtres, et pour les vocations sacerdotales. A l’occasion de la Retraite Sacerdotale Internationale qui s’est tenue à Ars du 27 septembre au 3 octobre 2009, il a envoyé à tous les prêtres qui y participaient le Message vidéo suivant, voici quelques extraits significatifs qui invitent tous les prêtres, mais aussi les fidèles à une profonde réflexion : « La religion du Curé d’Ars est une religion du bonheur, non une recherche morbide de la mortification, comme on l’a cru parfois : « Notre bonheur est trop grand ; non, non, jamais nous ne le comprendrons » disait-il, ou encore : « Lorsque nous sommes en route et que nous apercevons un clocher, cette vue doit faire battre notre cœur comme la vue du toit où demeure son bien-aimé fait battre le cœur de l’épouse » . Ici, je veux saluer avec une affection toute particulière ceux d’entre vous qui ont la charge pastorale de plusieurs clochers et qui se dépensent sans compter pour maintenir une vie sacramentelle dans leurs différentes communautés. La reconnaissance de l’Eglise est immense pour vous tous ! Ne perdez pas courage, mais continuez à prier et à faire prier pour que de nombreux jeunes acceptent de répondre à l’appel du Christ qui ne cesse de vouloir faire grandir le nombre de ses apôtres pour moissonner ses champs. « Chers prêtres, pensez aussi à l’extrême diversité des ministères que vous exercez au service de l’Eglise. Pensez au grand nombre de messes que vous avez célébrées ou célébrerez, en rendant chaque fois le Christ réellement présent sur l’autel. Pensez aux innombrables absolutions que vous avez données et donnerez, en permettant à un pécheur de se laisser relever. Vous percevez alors la fécondité infinie du sacrement de l’Ordre. Vos mains, vos lèvres, sont devenues, l’espace d’un instant, les mains et les lèvres de Dieu. Vous portez le Christ en vous ; vous êtes, par grâce, entrés dans la sainte Trinité. Comme le disait le saint Curé : « Si on avait la foi, on verrait Dieu caché dans le prêtre comme une lumière derrière un verre, comme un vin mêlé avec de l’eau ». Cette considération doit amener à harmoniser les relations entre prêtres afin de réaliser cette communauté sacerdotale à laquelle exhortait saint Pierre pour bâtir le Corps du Christ et vous construire dans l'amour ». (à suivre)

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