J’ai eu envie de délaisser l’ordinateur, le bruit si impersonnel des touches. On voyage lorsqu’on écrit manuellement, aucune comparaison possible avec le mail.
J’ai pris mon papier à lettres épais pour que le plume du stylo encre glisse dessus ne s’accroche pas sous risque de commettre un raté fatal. On réfléchit à sa phrase, à comment on va la formuler. L’erreur est bannie, la possibilité de cliquer sur la souris pour effacer et recommencer n’existe pas dans ce domaine où le stylo est roi. On s’applique pour obtenir une écriture régulière et former des jolies lettres.
Entre deux phrases, on contemple son ouvrage. L’œil sévère, on vérifie sa ponctuation et on se relit à voix haute. On prend le temps de rêvasser, de laisser son esprit vagabonder où bon lui semble. On prend l’audace, la liberté de parler de ce qui nous entoure : la pluie fine qui coule sur la fenêtre, la brume qui a bien du mal à se dissiper. Autant de choses simples du quotidien qui gagnent en beauté sur le papier à lettres.
Arrive le moment d’apposer des mots qui se déclinent sous toutes les formes de l’amour ou de l’amitié. L’enveloppe est fermée mais le plaisir d’avoir passé un joli moment perdure.