Nous sommes en l’an 27 après Lui.
Jésus est beau. Une cascade de boucles blondes inondent son visage préraphaélite. On dirait Robert Plant au début de Led Zeppelin. Il sillonne les territoires pas encore occupés avec son groupe. Les foules subjuguées le suivent sur les collines arides où rien ne pousse. Alors il fait pousser le pain et le poisson. Les foules s’empiffrent en attendant la distribution de café et d’alcools interdits. Pendant que ses ouailles ont la bouche pleine, Jésus parle en disant finalement très peu de conneries.
Bon, c’était il y a 2000 ans et depuis, on a eu des tas de choses à faire, inventer la télévision et les émissions où une présentatrice mammaire fait bander la roue de la fortune. Il est donc parfois nécessaire de revenir aux jours anciens et d’exhumer les papyrus fragiles où les scribes ont retranscrit en direct les paroles du divin enfant.
Jésus a dit. Par exemple : « Tu ne tueras point. »
Formule trapue, qui laisse très peu d’air à l’exégète. Interdiction de tuer pour tous. Partout. Tout le temps. C’est clair?
- Et si, j’ai quand même envie, juste pour faire briller mon gros calibre?
- C’est non.
- Et si mon voisin fait rien qu’à m’embêter?
- C’est non.
- Et s’il nous faut une bonne guerre?
- C’est non! NON et NON. Pas d’histoires. On ne tuera pas. Point.