Le 15 mai 2009, se réunissaient en conférence de presse, Vassilis Fasfalis président du TDS, Serge Simard ministre et le maire Jean Tremblay
© Photo Rocket Lavoir - Archives Le Quotidien
Depuis l'assemblée générale houleuse de la coopérative de développement culturel de Chicoutimi du 30 juin 2009, impossible de ne pas savoir que la salle Opéra cabaret urbain était en difficulté. (Voir ici)
Tellement en difficulté, que ce fameux mardi 30 juin 2009, les membres présents ont eu la surprise d'apprendre que le cabaret avait été vendu par le conseil d'administration présidé par Me Vassilis Fasfalis pour la somme symbolique de 1$ à une personne dont on n'a pas voulu, à ce moment-là, dévoiler le nom. La somme dérisoire se justifiait, expliqua-t-on alors, par le fait que cette vente allait permettre d'éponger le déficit de 188 000 $ du Théâtre du Saguenay (Notons que ce montant identifié s'inscrivait pour la fin de l'année financière 2008). Déficit lié directement aux tribulations entre le TDS et L'Opéra, dont la coopérative avait acquis 51% des parts, tandis que Robert Hakim, des Productions Robert-Hakim et, jusqu'en janvier 2010, directeur général du Théâtre du Saguenay en conservait 49%.
© Mario Lacroix - Le Quotidien
Les membres de l'assemblée n'avaient pas eu accès aux états financiers de l'année 2008 et encore moins à ceux de 2009 lors de cette assemblée, car le Conseil d'administration avait omis de tenir une assemblée générale annuelle en 2008, comme prévu dans les règlements de la compagnie, article 28 :
«28. Assemblée annuelle
Dans les quatre mois qui suivent la clôture de chaque exercice social de la coopérative, ses membres doivent être convoqués en assemblée annuelle pour prendre connaissance du rapport annuel, statuer sur la répartition des trop-perçus annuels, élire les administrateurs, nommer le vérificateur et se prononcer sur toute autre question concernant l'association.»
Pierre Mazurette, président du Théâtre du Saguenay
© Photo Rocket Lavoie - Le Quotidien
Dans un article publié par le Quotidien le 15 janvier dernier, Louis Tremblay écrit : «Président de la coopérative du Théâtre du Saguenay depuis seulement novembre dernier, Me Pierre Mazurette peine toujours à suivre les méandres financiers qui ont amené l'organisme de diffusion de spectacles à accumuler une dette de 275 000 $ dans le cabaret urbain l'Opéra, dont la coopérative détenait 51 % des parts. Président de la coopérative du Théâtre du Saguenay depuis seulement novembre dernier, Me Pierre Mazurette peine toujours à suivre les méandres financiers qui ont amené l'organisme de diffusion de spectacles à accumuler une dette de 275 000 $ dans le cabaret urbain l'Opéra, dont la coopérative détenait 51 % des parts.»
Le 19 janvier, le journaliste précisait ce qui suit : «Jusqu'à maintenant, et selon les nombreuses informations recueillies par Le Quotidien, le Théâtre du Saguenay a engagé plus ou moins 300 000$ dans l'Opéra. Cette entreprise risque d'être mise en faillite d'ici les prochains jours puisque la relance a échoué. La coopérative, qui devait récupérer une partie de ses investissements avec la vente de l'Opéra, risque donc de tout perdre dans l'aventure. Le FIER du Saguenay-Lac-Saint-Jean, un organisme subventionné à 66% par Québec et qui a agi comme institution financière dans le projet, a récupéré seulement 40 000$ des 355 000$ investis au départ. Les administrateurs cherchent à comprendre pourquoi la situation s'est détériorée de la sorte. Il y a aussi certains éléments à expliquer. Alors que la coopérative avait vendu l'entreprise en juin et n'avait donc plus d'obligation, deux versements totalisant 30 000$ ont été faits pour renflouer les coffres de l'Opéra avec des chèques du Théâtre du Saguenay.»
André Salesse ©Photo Sylvain Dufour - Le Quotidien
En complément, le journaliste et chef de la Section des arts du journal Le Quotidien, Daniel Côté cite le fiscaliste André Salesse qui rappelle aux élus de Saguenay que : «Depuis quatre ans, la coopérative est gouvernée par la ville. C'est celle-ci qui a nommé Vassilis Fasfalis, puis Pierre Mazurette, à la présidence. Elle a aussi fait en sorte que des gens quittent le conseil d'administration et que d'autres y soient intégrés. Maintenant que ça va mal, il ne faut pas chercher ailleurs. Ce sont les hauts dirigeants qui sont responsables ", argue le fiscaliste en faisant allusion, entre autres, à la mairie.»
Finalement, aujourd'hui 22 janvier, Louis Tremblay divulgue de nouveaux chiffres : «Dans les états financiers vérifiés par le comptable Albert Lemieux, le Théâtre du Saguenay accusait un déficit à la fin du mois de juin. Jusqu'à maintenant, et les chiffres n'ont jamais été contestés, l'aventure de l'Opéra a englouti au moins 600 000$ dont une bonne proportion provient des contribuables de Saguenay et des Québécois en général. Le budget de Saguenay pour le Théâtre du Saguenay est passé de 90 000$ par année à un peu plus de 160 000$ au cours des deux dernières années.»
En conclusion
Plus on apprend sur cette saga incroyable, plus on sait que l'on ne sait pas.
Si ce n'est que la population de la RÉGION du Saguenay peut compter sur son diffuseur majeur. De 1974 à 2005 sa gestion a été saine et efficace. Au point qu'en 2005, la directrice générale Louise Beaulieu a reçu le Prix Reconnaissance décerné par RIDEAU. Ce prix lui a été octroyé «pour souligner ses qualités de gestionnaire efficace et d'habile négociatrice qui a su, au fil des ans, communiquer sa passion et exercer un leadership incontestable dans sa communauté et son milieu professionnel.»
Le ministre Jean-Pierre Blackburn
en compagnie de Robert Hakin
coiffant un texte d'Anne-Marie Gravel
publié le 29 mars 2009
© Photo Sylvain Dufour - Le Quotidien
En 2005, le Conseil d'administration, présidé par Vassilis Fasfalis, engageait Robert Hakim pour succéder à Louise Beaulieu.
Pour l'avenir du Théâtre du Saguenay et la réputation du milieu culturel et artistique du Saguenay, l'enjeu est important. Les membres de la Coopérative de développement culturel doivent accroître leur nombre et retrouver leur souveraineté au sein d'un organisme qui a su nous servir avec honneur pendant plus de 30 ans. S'il en est qui veulent juger, ils ne peuvent occulter trois décennies.
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