Magazine Humeur
La débâcle liturgique (10) : la célébration de la messe (d)
Publié le 23 janvier 2010 par Hermas
2. Nécessité de célébrer la sainte Messe selon les rubriques fixées par l'Eglise Avec les ornements requis Je vais devoir me répéter. Mais, ci-dessus, j’ai exposé simplement les règles de l’Eglise dans ce domaine. A présent c’est pour montrer, dans le concret, à quel point de désobéissance en est arrivé un grand nombre de Ministres sacrés à l’égard des règles de l’Eglise qui se comportent en ce domaine avec une désinvolture déconcertante et révoltante, au détriment du caractère sacré du Mystère qu’ils sont censés célébrer, au grand scandale de nombreux fidèles désorientés, qui ne savent plus où aller pour « trouver une Messe normale ». “Pour célébrer et administrer l'Eucharistie, les prêtres et les diacres revêtiront les vêtements sacrés prescrits par les rubriques”, rappelle le canon 929. D’autres textes déclarent sans ambiguïté : « Dans l'Église, qui est le Corps du Christ, tous les membres n'exercent pas la même fonction. Cette diversité des ministères dans la célébration de l'Eucharistie se manifeste extérieurement par la diversité des vêtements liturgiques. Par conséquent, ceux-ci doivent être le signe de la fonction propre à chaque ministre. Il faut, cependant, que ces vêtements contribuent aussi à la beauté de l'action liturgique ». « Le vêtement sacré pour tous les ministres quel que soit leur grade commun est l'aube, serrée autour des reins par le cordon, sauf si elle est faite selon le mode de la soutane, afin qu'elle épouse le corps sans cordon. Avant de revêtir l'aube, si elle n'entoure pas parfaitement le col de l'habit commun, on revêtira l'amict ». On ne peut donc que réprouver expressément l'abus suivant, qui est contraire aux prescriptions des livres liturgiques : même avec la participation d'un seul assistant, il n'est pas permis aux ministres sacrés de célébrer la sainte Messe sans revêtir les vêtements liturgiques, ou de porter seulement l'étole sur la coule monastique ou sur l'habit commun religieux, ou encore sur un vêtement civil. Les Ordinaires (les Evêques) sont tenus de corriger dans les plus brefs délais des abus de ce genre, et ils doivent veiller à pourvoir toutes les églises et tous les oratoires dépendant de leur juridiction, d'un nombre suffisant de vêtements liturgiques, confectionnés selon les normes. Et si les Evêques ne le font pas, les fidèles peuvent faire remarquer charitablement en privé au prêtre qu’il est en pleine désobéissance. Qu’ils n’aient pas peur : cela s’appelle « la correction fraternelle ». Et si le prêtre n’obtempère pas, alors, qu’ils fassent comme le demande Saint Paul « Dic Eclesiae » : qu’ils en réfèrent alors à l’Eglise, au Pasteur. Pour le prêtre : « Le vêtement propre au prêtre célébrant, pour la Messe et pour les autres actions sacrées en liaison immédiate avec la Messe, est la chasuble, De même, lorsque, conformément aux rubriques, le prêtre revêt la chasuble, il ne doit pas omettre de porter l'étole. « Tous les Ordinaires doivent veiller à ce que tout usage contraire soit supprimé ». Les « Ordinaires » ?, c'est-à-dire les Evêques. Il faut reconnaître que trop peu d'entre eux se soucient d'exiger de leurs prêtres le respect du port de la chasuble. Bien trop souvent ces prêtres ont été formés à une époque où, même au sein des séminaires, on omettait sciemment la chasuble pour la messe quotidienne. Le texte précédent demande clairement à ce que l'on revienne à l'usage prévu. On doit aussi rester vigilant sur une mode apparue en Belgique et en France et qui consiste à revêtir l'étole par dessus la chasuble ou l'habit religieux. Cet usage n’a pas de raison d’être. Il serait fastidieux de citer des exemples. Nous assistons de plus en plus à ces « libertés cléricales ». L’usage se généralise. Pourquoi ? C’est la question qui n’a cessé de revenir tout au long de ces réflexions ! Oui, POURQUOI ? Et une autre parole est revenue, une réponse presque spontanée tellement elle est évidente : la DESACRALISATION, la perte du sens du Sacerdoce chez le Prêtre. Par conviction chez certains (et alors, que font-ils encore dans l’Eglise ?), par ignorance chez d’autres au moment de leur formation, par l’exemple contagieux pour beaucoup. Je le dis avec insistance : évitons tout jugement ! Nous n’avons pas à juger. Mais nous ne pouvons rester sans rien faire, et assister à cette forme d’apostasie galopante. Répondons avec générosité à l’appel de Notre Saint-Père le Pape Benoît XVI. Et, en cette Année Sacerdotale qu’il a décrétée, prions le Sant Curé d’Ars pour la sanctification des prêtres, pour la conversion des prêtres, pour que le Seigneur nous donne de bons et saints prêtres [à suivre]. Mgr J. Masson