Pour la première fois (il faut bien un début à tout), j’ai eu la chance de participer à l’aventure d’un livre voyageur.
Quesako ? Un pigeon -voyageur qui déposerait non pas des messages du style « tout est OK à l’ouest…stop » mais un livre ? Sans être une spécialiste des oiseaux, je pense que le pigeon aurait bien du mal à voler et à transporter un livre en même temps… Le livre-voyageur emprunte donc les chemins traditionnels de la poste.
Quand la machine fabuleuse qui permet de tout faire soi-même est hors service, et bien, on fait comme avant! A vous les joies de la file d’attente. Cette dernière se résume à une vieille dame qui retire de l’argent sur son livret d’épargne. Tandis que le bruit du froissement des billets se fait entendre, la dame méfiante, se retourne et vous observe (vous êtes maintenant deux à faire le poireau). D’un geste sec, elle bouge sa canne en vous lançant un regard en coin « si quelqu’un ose s’attaquer à une pauvre vieille dame comme moi, je lui file un coup de canne version aïkido et il s’en souviendra ! ». Pas à dire, elle doit abuser de la grand-messe télévisuelle de 20h00…
C’est votre tour :
-Bonjour, c’est pour un envoi en France !
Deux yeux ternes et sévères au-dessus du guichet pour se poser sur votre enveloppe. C’est emballé, pesé et payé et là, avec effroi, vous constatez que votre enveloppe est balancée comme si c’était un ballon de rugby, dans une grande caisse plus loin !
Fière d’avoir marquée son essai, la personne décroche un sourire de gagnant à son collègue (yes, j’ai marqué… héhé, je te bats de trois points). Heureusement, votre livre est emmailloté de papier bulle.
Maintenant, il ne vous reste plus qu’à espérer que votre livre arrivera intact après les passes de rubgy, les vols planés au-dessus des grandes boîtes et toute cette délicatesse.