Libération.
Publié le 09 novembre 2007 par Malicelasouris
Le soleil se lèverait il enfin sur mes brouillards?
Je comprends qu'après le viol, je n'ai rien voulu laisser paraitre, ça c'était passé loin et j'ai repris une vie d'apparence normale, avec mes tenues féminines, ma volonté de plaire, des amants et
une sexualité qui "fonctionnait", continuant cependant à être un corps vide de "moi" comme cette fameuse nuit. Durant l'instruction j'ai espéré être reconnue victime et réparée, je tenais presque
bon. Et puis au fur et à mesure que je comprenais et ressentais que je n'obtiendrais pas ce qui m'apaiserait, j'ai commencé à sombrer, encore une fois, j'ai eu des épisodes d'alcoolémie
aigus, je cherchais à me faire revivre cette soirée en provoquant des amnésies, pour voir... J'y ai réussi, mais j'ai cru que j'allais en crever, vomissant mes tripes, rien à voir avec une éméchée
délurée que l'alcool transforme et nymphomane comme on me présentait...
Alors je suis restée habillée pareil mais j'ai renoncé à tout investissement réel dans toute vie sociale, c'était trop dur, abimée dans ma confiance envers les autres déjà faible. Je faisais en
évitant soigneusement qu'on compte sur moi , je faisais pour moi, pour mes enfants, pour ne pas les isoler avec moi. La dépression s'est installée, me protégeant de cette vie si austère à mon
égard, après la perte de Seb c'était la goutte d'eau (de rhum? ) de trop...
Alors oui j'ai misé vite et fort sur une vie de couple, croyant en la sincérité de mon compagnon qui ne mesurait pas mon gouffre. Peut-être qu'il l'était au début, mais il n'était pas à la hauteur
de mes espérances, contrairement à ce qui avait été "vendu". Alors de nouveau je faisais face à une déception, pire à la terreur d'être seule face à mes horreurs. J'ai remplacé le vide du néant par
le vide des absences.
Je me suis évadée dans cette maternité si vite installée, me suis laissée porter par cette plénitude alors vitale, que de douceur et de joies! que de positif qui m'a faite pencher du bon coté,
m'évitant le pire. Je remplissais mon vide d'une vie naissante dont je devais prendre soin, à défaut de moi.
Mais depuis la fin de l'instruction je n'existe que par et à travers ma fille. En parallèle je murissais des projets d'avenir pour moi sans avoir la force d'y croire et de me bousculer pour,
consciente que je devais reconstruire ma vie professionnelle et affective, ne pas renoncer à la vie et à l'épanouissement, au risque de me frustrer, m'aigrir et finir dans une vie fantome, dérivant
le jour ou mes enfants voleraient de mes propres ailes! J'ai laissé les peurs gérer ma vie le temps de trouver le moyen de les contrer. Excessives elles empêchent la vie, les accepter, les écouter et les apprivoiser permer un dialogue avec soi même qui mène vers d'autres chemins.
Aujourd'hui j'approche de ce que je veux, mes efforts et ma patience deviennent concrets, je revis, j'ai des envies, des projets, du désir, je ressens de façon juste ce que je vis, j'arrive peu à
peu à exister sans me cacher derrière mes enfants.
Je me suis battue par amour pour eux et je suis sur le chemin de la réussite et de l'épanouissement pour moi...