La débâcle liturgique (10) : la célébration de la messe (e)
Publié le 24 janvier 2010 par Hermas
3) Nécessité de célébrer la sainte messe avec les prières fixées par l’Eglise C’est là aussi un problème grave et répandu : le prêtre « manipule » la liturgie, les textes proposés par l’Eglise, comme s’il pouvait en disposer. De quel droit ? Au nom de quelle autorité ? De la sienne ? N’est-il pas un ministre, un intendant, un serviteur, tout simplement ? L’aurait-il oublié ? Il est fréquent, notamment, mais pas seulement, pour les Messes de Mariage, ou les enterrements célébrés avec Messe, que le prêtre introduise des lectures, des prières de son choix : les cas abondent, et ne sont pas isolés : -.remplacer la première Lecture par un texte profane qui n’a rien à voir avec la Bible. Ce qui est formellement interdit. J’ai assisté dernièrement à un enterrement en Belgique. Le prêtre, que j’avais déjà rencontré auparavant, et que je connaissais, m’a demandé au dernier moment de concélébrer. Je m'en suis bien gardé, sachant à quoi je risquais de m’exposer. Il avait demandé à la petite fille du défunt, une maman catéchiste, de choisir les lectures. Ce qu’elle a très bien fait. Il n’en a pas tenu compte. Et on nous a lu un texte profane. -.Les prières de l’Offertoire n’avaient rien à voir avec le texte liturgique officiel. -.Pas de « Lavabo », le lavement des mains. -.Je n’ai jamais entendu la Prière Eucharistique utilisée. Seules les paroles de la Consécration « étaient les bonnes ». -.La Messe était-elle valide ? On peut se poser la question en de nombreux endroits, car, pour qu’elle soit valide, il faut que le prêtre fasse ce que veut l’Eglise ! - Et que dire de « la paix » ? Un signe de paix ? un geste de paix : une « distraction », un « geste mondain », une « procession », une « débandade » qui n’en finit plus, et qui fait passer inaperçue une prière importante : « AGNEAU DE DIEU QUI ENLEVES LE PECHE DU MONDE PRENDS PITIE DE NOUS ». - Bien sûr, il était en aube froissée avec une étole, et se promenait d’un bout à l’autre de l’autel, les bras ballants. - Un cas isolé ? PAS DU TOUT ! Un cas parmi tant d’autres ! parmi beaucoup d’autres. Pourquoi le choix systématique des prières les plus brèves ? Pour donner un plus grand choix de prières au Prêtre qui célèbre la Sainte Messe, le Nouvel Ordo a introduit de nouvelles prières « ad libitum », « au choix ». - Au début, pour la « liturgie pénitentielle », - De nouvelles Prières Eucharistiques, trois tout d’abord ajoutées au Canon Romain pluriséculaire, puis d’autres qui se sont ajoutées pour être utilisées en des circonstances particulières. - La possibilité aussi de choisir, pour les Lectures et l’Evangile ou la lecture du jour, ou « sa forme brève » - La possibilité de choisir entre les deux prières (déjà abrégées par rapport à celle de l’Ordo Tridentin) prévues avant la Communion du prêtre - La distribution de la Sainte Communion : c’est à savoir qui ira le plus vite, pour ne pas la faire durer trop longtemps : les prêtres sont devenus des « distributeurs automatiques ! « le-Corps-du-Christ-le-Corps-du-Christ »… Le but n’était certes pas d’abréger la Messe, même si, il faut le reconnaître, certaines prières ont été abrégées (au moment du Lavabo), ou ont été enlevées. Mais que s’est-il passé ? C’est simple :: être bref, faire CE QUI EST BREF ! (La Messe, c’est fatiguant », me disait ce confrère de séminaire !) : - La Deuxième Prière Eucharistique est « récitée » par la presque totalité des prêtres. (Je l’ai appelée « le Canon Randal », en relation avec l’acteur de cinéma de l’époque, qui portait un fusil au « canon scié »). - La Troisième Prière Eucharistique vient en deuxième place - La Première Prière Eucharistique, le « Canon Romain » ? De mémoire de prêtre, depuis 40 ans, je ne l’ai pas entendue une seule fois ! Et c’est pourquoi, pour réparer cet « oubli », je la choisis chaque jour. - Une seule prière suffit à présent au prêtre avant de communier au Corps et au Sang du Christ, parmi les deux qui lui sont proposées (dans la Messe Tridentine, il y avait trois prières obligatoires). (à suivre)