Billie rocks like bob

Yeahhhhh! Youhuhhhh!!! Youhou!!!! Yeah!!!!!!

La foule était en délire....

Billie & The Pickles avait fait salle comble. Nous étions tous appuyés au balcon. Jack, Charlie, Simon, Paige... Les parents de Billie, Susie et Ray, ses frères et soeurs, Frank, Lisa, Willy... Nous dominions la salle et nos regards passaient de la scène à la fausse pleine de monde... Nous étions tous stupéfaits. Billie nous avait interdit d'assister aux répétitions si bien qu'aucuns de nous ne savaient vraiment à quoi nous attendre... Résultat: SCOTCHÉS!

Nous étions SCOTCHÉS...

Billie était magnifique. Elle avait accrochée ses cheveux dans une natte lache et épaisse qui descendait le long de sa poitrine... Elle était habillée tout en blanc, ce qui faisait ressortir le teint caramel de sa peau. Son jean, taillé à la perfection et son blouson à sequins, très rock & roll et diva à la fois, lui donnaient des airs de Michael Jackson. Elle se tenait assise, une fesse sur le tabouret et l'autre dans le vide, la jambe repliée et sa Gibson j50 calée sur les genoux. Cette guitare était ce qu'elle avait de plus cher. Son père lui avait offert pour ses treize ans, lui racontant que ce petit bijou avait appartenu à Bob Dylan....

"Je vais te confier un secret" avait-il dit. "Quand j'avais quinze ans, j'ai connu Bob Dylan. C'était en 1961, deux ans avant que sa carrière ne fasse un bond de géant. Je travaillais dans un petit club de Greenwich Village, dont j'ai oublié le nom... Ton grand-père n'aimait pas trop que je traine dans ce genre d'endroits... Pour lui, la musique ne valait rien. Pour moi, c'était tout. Alors, j'avais réussi à le convaincre en prétextant que je voulais simplement me faire de l'argent de poche. Il avait trouvé ça plutôt responsable de ma part et m'avait finalement laissé faire... Mais moi, dans le fond, je faisais ce job pour une seule chose: assister à tous ces fabuleux concerts et pour pouvoir un jour, me payer une guitare. Et un soir, c'est Bob Dylan qui était venu jouer. Oh ma petite Billie... Tu aurais vu ça... Il n'avait que vingt ans mais déjà tout d'une star. Il jouait de la guitare et de l'armonica comme un Dieu... J'étais subjugué. Je me souviens avoir pris mon courage à deux mains et être allé le voir après le concert. Je voulais lui serrer la main tu comprends. Je savais que ce mec là serait un grand. Alors j'y suis allé. Il fumait une cigarette avec un type, probablement son manager... Je me suis approché, doucement. J'étais terrifié. Il ne me voyait pas alors j'allais rebroussé chemin, renonçant, mais il m'interpella et me dit: "Hey p'tit gars! Tu voulais quelque chose?"

Et c'est ainsi que je m'étais retrouvé à discuter avec M. Bob Dylan et à lui confier que, malgré les protestations de mon père, un jour, moi aussi je me payerai une guitare comme la sienne... Il m'avait dit qu'aucun rêve n'était trop grand et il était parti...

Deux ans plus tard, après un article élogieux dans le New York Times et une tournée au Royaume Unis, tout le monde ne parlait que de Bob Dylan. Toutes les radios jouaient Blowin' in the wind et moi, je me targuais d'avoir eu la chance de lui serrer la main. Et puis un jour, il était revenu au club où je travaillais, et il avait demandé à me voir... En m'apercevant, il avait dit: "Aucun rêve n'est trop grand" en me tendant sa Gibon j50, qu'il n'utilisait plus puisqu'il jouait désormais avec sa très célèbre Gibson Nick Lucas Special...

Et c'est ainsi que je me suis retrouvé en possession de ma première guitare, la Gibson j50 ayant appartenue à Bob Dylan..."

Blowin' In The Wind by Bob Dylan

Play song from iLike.com

The Freewheelin' Bob Dylan - 1988 - 2:45

Listen on: iLike - Rhapsody - Pandora - Lala

- EX-TRA-OR-DI-NAI-RE! s'exclama Susie, le nez dans le mouchoir

- Fabuleuse, murmura Ray, qui voyait sa fille réaliser le rêve de sa vie

- BIIILLLIIIIIE!!!

- JIIIIIIMMMIIIIIII!!!

- Et mon Jimi...

- Fabuleux aussi...

- JI-MI-JI-MI-JI-MI-JI-MI

- Bi-LLIE-BI-LLIE-BI-LLIE-BI-LLIE

Il y avait une telle complicité entre Billie et son frère Jimi. C'était très touchant. Billie ne cessait de se retourner pour le regarder. C'était comme s'ils communiquaient avec les yeux. A chaque refrain, elle penchait la tête, laissant échapper sa natte, et dans un mouvement fluide, basculait en arrière pour jeter un regard complice à Jimi, qui semblait comprendre je ne sais quel message codé et reprenait le morceau de plus belle, faisant sortir des sons magiques de son saxophone. Il avait beaucoup de talent...

- C'est génial de les voir tous les deux sur scène, confiai-je à Jack

- Ils sont beaux. Je vais descendre prendre quelques photos... me dit-il

- Oh oui. On pourra les imprimer pour Susie et Ray. Ils seront trop contents!

- Exactement, dit-il en descendant...

- Alors, tu l'as appelé? me susura Paige dans l'oreille, profitant que Jack soit parti

- Non pas encore...

- Mais enfin tu plaisantes ou quoi! Tu attends quoi au juste? me dit Paige en s'agaçant

- Mais... Je ne sais pas vraiment quoi lui dire...

- Mais c'est pas compliqué! Tu lui dis que Charlie t'a transmis le message. Que tu es absolument ravie car toi aussi tu regrettais de ne pas lui avoir demander son numéro. Que tu serais très heureuse de le revoir. Et puis tu lui dis de nous rejoindre au concert! Voilà.

- Tu crois?

- Mais ouuiiii....!!!

- Mais je pars demain pour deux mois...

- Et alors?

- Bah je sais pas... J'ai pas envie de me compliquer la vie plus qu'elle ne l'est déjà.

- Mais personne ne te demande de te compliquer la vie.

- Et si ça se trouve je l'ai complètement idéalisé.

- Mais tu as fini de te prendre la tête comme ça! A-PPELLE LE!!! hurla Paige

- Appelez qui? demanda Jack qui venait de surgir de nulle part...

(Jack...) Je faisais les gros yeux à Paige. La dernière chose dont j'avais envie était de discuter de ça avec lui... Grrr...

- Euh...

- Elle a rencontré un mec extra et elle refuse de l'appeler, débita Paige

- Quoi?

Je n'en revenais pas... Elle venait de lui cracher le morceau... (Mais de quel droit!)

- Oh... Vraiment? s'étonna Jack en se tournant vers moi avec ses yeux de chien malheureux

- Euh...

- Dis lui toi, qu'elle devrait l'appeler. Dis lui Jack, martela Paige

(Mais enfin je rêve... Elle joue à quoi au juste???)

Heureusement que nous étions dans le noir car j'étais en train de virer rouge colère et embarras à la fois)

- Eh bien... Oui. J'imagine... Il te plait? demanda-t-il inquiet

- Humm...

(Je ne savais que répondre... Oui il me plaisait mais je ne le connaissais pas... Tout ceci devenait ridicule... Et je ne voulais pas que Jack le prenne mal... Mais en même temps, il n'avait pas son mot à dire... Mais enfin...)

Et d'un seul coup, un projecteur m'éblouit le visage, je plissai les yeux et me retournai, surprise... Sur scène, Billie lança de sa voix de velours en regardant vers le balcon, le doigt pointé vers son père, debout à côté de moi...

" THIS ONE IS FOR YOU DAD!"

Et elle enchaina sur une reprise de Bob Dylan, dédicacée pour Ray. Il était au bord des larmes...

♭

How many years can a mountain exist
Before it's washed to the sea?
Yes, 'n' how many years can some people exist
Before they're allowed to be free?
Yes, 'n' how many times can a man turn his head,
Pretending he just doesn't see?
The answer, my friend, is blowin' in the wind,
The answer is blowin' in the wind.

♭

- C'est qui? me demanda Jack dans l'oreille alors que Billie débutait le troisième couplet

- Quoi?

- C'est qui? Je le connais?

- Euh... Non... Mais c'est personne. Paige fait des histoires pour rien...

- Ah...

- ...

- Mais il te plait? Dis moi son nom au moins...

- Leo

- Et pourquoi tu ne l'appelles pas? Paige avait l'air de dire que tu devrais...

- Oui... Peut être... Mais tu sais, je pars demain à Paris... Donc...

- Oui je sais et alors?

- Je pars pour deux mois Jack... osai-je à peine

- TU PARS POUR DEUX MOIS? hurla Jack

- CHHHHUUUUTTT!!!!

- MAIS COMMENT VAIS-JE FAIRE SANS TOI?

- CHHHUUUTTTT!!!

- Quoi? Comment ça? dis-je en tremblant de tout mon corps, espérant toujours une déclaration de sa part...

- Bah oui, continua-t-il tout bas, en plongeant son regard dans le mien. Tu vas me manquer... Beaucoup...

- Mais.... Enfin Jack... (J'étais à bout... Pourquoi mais pourquoi?)

Il était silencieux... Gêné... Pensif... Je ne savais plus où j'en étais et puis, il brisa tout:

- Et je croyais que l'on devait bosser ensemble?

(Et voilà. On en revenait toujours à la même chose. Le boulot... Grrr... Ras le bol)

- É-COU-TE JACK, répondis-je, excédée. Tu n'as pas à t'en faire, je serai rentrée pour le shoot JSV. T'IN-QUIÈ-TE PAS! Bon, et puis vous avez raison, je vais appeler Leo, conluai-je, fachée, en tournant les talons et m'enfuyant avant de me mettre à pleurer de désespoir

- Mais Bird... Je m'en fous de JVS, c'est pas ça... murmura Jack mais trop tard... Je ne l'entendis pas... La musique couvrit le son de sa voix...

(Allez je l'appelle... 9.1.7... Non... J'peux pas... Grrr... Allez si... 9.1.7.6.4.6.... NON. ARGHHHH!)

"BRAVO BRAVO!!! BRAVO!!!!! BRAVO!!!!"

"BRAVO BRAVO!!! BRAVO!!!!! BRAVO!!!!"

"BRAVO BRAVO!!! BRAVO!!!!! BRAVO!!!!"

Deux rappels. Le concert se termina sous un tonnerre d'applaudissement...

Nous retrouvâmes Billie et les musiciens en coulisse. Jimi et elle étaient au comble du bonheur. Ils étaient épuisés mais heureux. "Bravo!" "C'était extraordinaire!" La fierté de Susie et Ray se lisaient sur leurs visages. Willy, le petit dernier de la famille King, sautait de joie et mimait une impression d'Elvis Presley. Charlie félicitait Billie puis Jimi puis les autres musiciens, un à un, en leur serrant la main. Paige et Simon étaient en train d'énumérer les chansons qu'ils avaient préférées... Jack prenait des photos de tout ce petit monde... Nous étions en train de vivre un grand moment...

- Allons tous fêter ça chez Chloe 81*!!!! lança Billie. Jimi a reservé une grande table. Allons trinquer et danser!

- C'EST PARTI!!!!

Et nous partîmes tous en direction du bar, le coeur en joie... Sauf Jack, qui avait quitté le navire et semblait voguer sur d'autres eaux...

*Chloe 81, 81 Ludlow Street, New York, NY 10079, #(212) 677-0067