Quoi qu'elle fasse, elle sait qu'elle ne peut faire mieux et c'est démoralisant d'avoir constamment cette perception d'être inférieure à ses véritables capacités. A en tout temps le sentiment de ne pas offrir le meilleur d'elle-même, de s'accommoder que des réalités abordables, de ne pas coudoyer suffisamment loin ses visées, mais surtout, de laisser échapper de formidables occasions de se faire valoir à juste titre.
Quoi qu'elle fase, elle sait qu'elle s'éloigne sans cesse un peu plus de ce qu'elle convoite et c'est tyrannique de s'apercevoir que tout ce qui subsiste de ses rêves c'est de la nostalgie. A à toute heure la conscience d'être forcée à reconnaître qu'elle est née pour du petit pain, de remanier modérément ses intentions, de soupirer après des machins plus concrets, mais particulièrement de passer à côté de ce qu'aurait dû être son existence.
Quoi qu'elle fasse, elle sait que quelqu'un sera là pour la vilipender et c'est pénible de ne pas ignorer que cet individu là sera déçu par ses imperfections. Pire encore, quoi qu'elle fasse, cet être n'aura pas foi en elle et la dévisagera d'un air sévère parce que, cet individu là, c'est elle. Quoi qu'elle fasse, elle ne traversera point le désert, ne fera jamais le tour de la terre et ne marchera pas sur la lune. Quoi qu'elle fasse, elle ne s'aimera pas pas.