Du blog

Publié le 26 janvier 2010 par Tazounette




J’ai lu ici et là beaucoup de questionnements sur le lien entre l’auteur et son blog, entre le blog et les lecteurs, l’auteur et les lecteurs, la place des commentaires, ce que l’on montre de soi, ce que l’on doit cacher… Dernièrement, c'était chez Solveig, un de mes blogs chouchou...

Pleins de questions légitimes mais que je ne me pose plus, au demeurant. Peut-être simplement que je suis très claire sur mes attentes ou au contraire mes non-attentes, désormais… Perso, ce que je dis, la façon dont c’est perçu, ce que je dois montrer ou cacher, tout ça, je m’en fiche.

Mon blog est naturel.

J’y dis ce que j’ai envie de dire, ce que j’ai envie de raconter ou de montrer, lorsqu’il s’agit de textes écrits, en dehors de ma partie proprement « journal intime ». Les années précédentes j’avais un plus grand besoin d’extérioriser. Sûrement cette vie bruxelloise, de maman solo toute la semaine, tout ce quotidien à gérer toute seule avec deux gamines qui demandent le meilleur de soi tout le temps, ses propres exigences et cette pression constante qu’on se met pour que tout soit « parfait », et du coup, tourner en dérision tous les « ratés », toutes ces choses non maîtrisées, qui, si on ne les tournait pas en dérision, parviendraient à nous foutre au fond du trou. Décrire les petits bonheurs, toutes ces pépites qui font que finalement tout le reste est supportable et largement vivable. Les vagues à l’âme, les périodes noires aussi parce qu’on est jamais tout blanc et que la vie n’est jamais qu’une partie de franche rigolade et que le rose bonbon ça va 5 minutes mais le reste aussi, fait partie de nos vies. Et se voiler la face sur le ressenti de tout ça, ce n’est pas mon truc.

Evidemment, je prenais plaisir à raconter tout ça, et les billets étaient quotidiens. Chaque jour, ma petite aventure, mon petit billet d’humeur ou d’humour.

Puis les questionnements, les envies d’autres choses lorsque j’avais passé déjà 2 ans à dire, cette impression que je risquais les redites. Cette envie d’écrire autrement, aussi, qui bouillonne au-dedans de moi. Cette impression alors que mon blog devenait inutile à mon écriture, parce que j’avais autre chose à réaliser. Et puis cet autre endroit créé et qui n’était pas vraiment à mon image. Parce que ce que j’avais dit ailleurs était aussi moi. Et le renier ou l’abandonner c’était me limiter. Et puis, cette impression que j’avais encore des choses à dire… Alors j’ai repris mon blog et j’y mets de tout. Ma vraie vie et ma plume... Parce que voilà, mon petit endroit, je l’aime, autant que la petite communauté, qui va, qui vient au gré de ses envies et humeurs, les nouveaux qui viennent, les anciens qui partent, puis reviennent. Ça me plaît. Ça fait partie de moi, quelque part.

Ensuite, je suis désormais claire avec mes attentes sur mon blog. J’y parle de moi, de moi telle que je suis dans la vraie vie. Jouer un rôle, donner qu’un bout d’image, que le meilleur de moi, tout ça, ce n’est pas moi. Arranger la réalité, me montrer sous le bon angle tout ça, je ne sais pas faire. Ne mettre en ligne que des morceaux choisis, très peu pour moi. A partir du moment où j’ai trouvé l’angle d’attaque (à savoir, la meilleure façon de dérouler ce que j'ai à dire), je dis. Et il n’y a de ce fait, aucun sujet que je ne trouve déplacé ou inconvenant. Une personnalité est quelque chose de complexe et même si on se dévoile ainsi, on ne donne que des tranches. Même si elles sont parfaitement authentiques, il ne s’agit que de tranches.

J’aime l’idée que quelqu’un (je suis sûre que vous ne voyez pas du tout de qui je parle !!!) qui lirait mon blog attentivement dans la multitude des articles, poèmes et textes écrits, pourrait en arriver à une image assez précise de celle que je suis…

Je ne me suis jamais vraiment censurée. Ou alors, c’était des choses que j’avais écrites et qui ne valaient, finalement pas la peine d’être dites.

J’ai même parlé de choses très personnelles parfois, frôlant l’intime, comme certaines séances de psy. Elles ne sont là que pour montrer les troubles qu'on peut avoir et leur lien avec le passé, à quel point on peut tout retrouver, tout guérir, pour devenir enfin soi-même. Trouver une personne extérieure à soi, qui nous AIDE et que les solutions qui existent peuvent être efficaces  lorsqu’on décèle qu’on a besoin de cette aide-là…

Pour les commentaires, je les prends avec un recul énorme. Je sais que souvent pour les lecteurs, c’est blanc ou noir. Tout blogueur aime les commentaires, c'est indéniable, parce que c'est le seul échange qu'on peut avoir avec ceux qui nous lisent. Alors oui, à chaque billet édité, on attend les réactions. Il ne faut pas le nier. Je ne cherche pourtant pas la notoriété. Je l’ai fait l’an passé, rentrer dans le jeu du blogrank, espérer que ça monte… Et puis elle n’est pas venue. Je n’arrivais pas à pondre sur commande ou aller chercher des lecteurs sur leurs blogs… J’ai compris il y a peu qu’un blog a une légitimité en soi et non au travers du seul regard des autres, et même sans commentaires on peut avoir des choses à dire…


Je crois que c'est cette recherche de notoriété qui fait perdre un peu de ses attentes en cours de route. Lorsqu'on a un lectorat et qu'on en vient à devancer ses attentes et à continuer coûte que coûte une ligne éditoriable qui peut-être avec le temps ne nous correspond plus. Au fil du temps, nous changeons, c'est indéniable. Et un blog ne peut pas rester figé, identique. J'ai décidé de le faire évoluer avec moi, même si c'est au risque de perdre des fidèles. Mais on ne peut pas tout avoir...
Désormais, le rythme change. Je ne me force plus à écrire à tout prix des articles qui vont faire rire ou questionner. Si l'humeur n'est pas à écrire, alors je garde le silence, si j'ai la plume créative, alors j'écris un texte... Bref, je surfe sur ce que j'aime faire sans me poser de questions sur ce qu'on attend de moi, c'est le meilleur moyen de se mettre une pression inutile et à perdre de vue le pourquoi on aime "bloguer"...
 

Du coup, finalement, j’ai renoncé à tout ça ! J’ai retiré la pub, je trouvais ça vicieux, et ça ne correspondait plus à ma façon d’envisager ces pages ! Question commentaires, je sélectionne probablement aussi. S’il y a trop de fautes sur un commentaire, je ne me gêne pas pour le dire, c’est de la politesse (j’ai lu ça quelque part…) et s’ils ne viennent plus, tant pis. Rassurez-vous, c'est au bout de 1 faute pas mot sur un total d'une ligne et demie (hum, hum !)... J’aime que les gens prennent du plaisir à me lire. S'ils préfèrent rester silencieux, et bien soit... J’aime connaître les habitués, qu’ils se dévoilent au détour de quelques commentaires. Bref, c’est un endroit libre. J'ai eu à un moment donné un commentaire d'une barge qui m'avait agressé sur un article sur une nounou abérrante que j'avais dégottée. C'est vrai qu'on ne peut pas tout contrôlé, mais au final ce genre de commentaires sont rares. Et les avis différents aident parfois à se faire une idée globale d'un sujet qu'on traite... Pour la reconnaissance, je la recherche trop auprès des gens que j’aime dans la vraie vie pour la rechercher dans ces pages-là (sauf que mon amoureux doit être ET dans la vraie vie ET sur mon blog, mais c’est une autre histoire ;o)

Je ne suis pas au théâtre. Et même si la blogosphère est un endroit virtuel, c’est ma réalité qui est dans ces pages. Et c’est ce que je cherche sur les blogs où je vais et je raffole des articles où les gens qui se disent au théâtre, laissent parfois tomber le masque, retirent le maquillage, et se montrent, un peu, au détour d’un article ou d’un commentaire, un peu comme ils sont dans la vraie vie.

Et je sais que je reste fidèle à ces gens-là, les vrais, cachés sur leur scène...

Et ces vraies rencontres-là, valent tout l’or du monde. Je suis sûrement un extra-terrestre de la blogo, offrir et rechercher de l’authenticité et de la vérité, là où règnent le plaire, les apparences, le tronqué. Et à tout bien y regarder, c’est tout comme dans la vraie vie ! Les gens qui se montrent immédiatement tels qu’ils sont, sont rares. Beaucoup plus rares que ceux qui en font des tonnes et font tomber le masque un peu plus tard…

Alors, je me mets en retrait, je regarde le spectacle sur la scène offerte, je ris parfois, je m'énerve selon le sujet traité ou je suis émue. Et j’attends. J’attends ces moments où le masque  tombe. Sûrement pas longtemps. Il sera remis illico. Mais cet instant-là est délectable…

D’où le fait donc, que je ne redoute aucune paire d’yeux sur mes pages, faut dire aussi que j'ai peu d'ami(e)s... (hu, hu, hu !)…

D’où le fait aussi, que je ne m’encombre plus de ce que peuvent penser les autres de ce que j’ai à dire…