J’ai mal à l’âme quand je pense à eux, aux déportés de Grand Pré
Dispersés au travers de l'Amérique, à la Grande-Bretagne cédés
Au serment d'allégeance, la plupart ont refusé de se prêter
En conséquence, des familles démantelées, des amours déchirés...
On les déporte à défaut de les faire devenir anglo-saxons
On les déracine de leur patrie, on les envoie en exil
On les désarme, on les tasse sur des embarcations
Par groupes d'âge et de sexe, puis de force on les éparpille
Le long de la côte atlantique, ils sont charroyés
Autrement, vers l’Angleterre ils sont expulsés
1 500 Acadiens amorcent la rude traversée
Dans le Violet et le Duke William, 274 âmes sont noyées
1 226 Acadiens bravent l’adversité
Commence alors pour eux une détention de 7 années.
À Southampton, ils sont dans des camps sur les quais,
Dans les vestiges d'ateliers de potiers à Liverpool
D’autres sont parqués dans une vieille bâtisse à Bristol
À Falmouth, ceux-là, ils sont un peu mieux traités
Au moins 10 000 Acadiens auront été déportés
Vont en errer sans fin à la recherche des leurs et d’un foyer
Mais d'Edmundston à Caraquet, de Moncton à Lafayette
L'Acadie se colporte encore dans un souffle français
La statue d'Évangéline se dresse maintenant pour eux,
Pour leur dire que l’Acadie est bel et bien d’Amérique
Que face à la cruauté, Acadiens, ils sont l'exemple de la volonté
Ah ! Que j’ai bonheur à l’âme quand je pense à eux