D-Testé pour vous by DAF & Mag : Nora

Publié le 29 janvier 2010 par Daf

D-Testé pour vous by DAF & Mag : Nora

29 janvier 2010 par Mag

 

20h30, dans une rue sombre du 11ème arrondissement de la capitale de la France, deux amies hilares, clopes au becs et apéro en main devisent joyeusement de la performance d’une jeune artiste découverte grâce aux bons soins de LadiesRoom.fr. Les deux beautés (ben quoi ?) échangent intelligemment (comme d’habitude) et néanmoins perfidement (toujours) leurs premières impressions :

Mag : Ma biche ? dis-moi, juste entre nous. Le one woman stand up show de Nora… c’est fait. On a glorieusement gloussé comme des baleines devant une fille bombasse, jeune et drôle, belle et intelligente… haïssable donc. Mais bon mis à part ces critères totalement objectifs, et ce sentiment de haine justifié devant ce petit bout de talent, je me demandais si toi qui est comme qui dirait une professionnelle, une brûleuse de planches, une star du 92, tu ne trouvais pas ça indécent cette débauche d’énergie ?

DAF : Ecoute, d’un point de vue strictement psychanalytique, je dirais qu’il y a de la pathologie. Considérer son sanibroyeur SFA comme un animal domestique, et culpabiliser d’être une mauvaise maîtresse après l’avoir gavé de PQ jusqu’ à ce que mort s’en suive… Ca mériterait de s’allonger sur le divan, non ?

Mag : Non mais carrément… sans parler de son expérience extra-corporelle de fin de soirée, son « BAD », sous prétexte d’un bref moment de lucidité au moment de partir copuler je ne sais où, avec un mec bien dans le noir mais improbable sous les néons… en même temps quelle idée de lever un roux ! Ne le prends pas mal ma biche toi c’est pas pareil t’es blonde vénitienne, mais attends sérieux, si on faisait toutes ça, ce serait carrément la fin de l’espèce humaine non (je parle de la fuite, pas des roux bien, sûr) !

DAF : Je dirais que ça sentait terriblement le vécu, cette jeune femme souffre de décorporation intempestive, traduisant une difficulté à s’assumer. Ce qui entraîne des tendances schizophrènes, dont elle doit malgré tout être en partie consciente même si elle les a fort joliment dissimulées sous l’appellation de syndrome de la femme cyclope. Cliniquement parlant, il était très intéressant de la voir mimer une sodomie en se tentant de se mettre le doigt dans l’œil sous prétexte que son anus est un œil, et que ses réflexes empêchaient toute pénétration par l’index intrusif qui frétillait de s’y introduire. Les femmes cyclopes se reconnaîtront… Mais comment affronter la réalité dans ces conditions ?

Mag : Pauvre enfant, j’ai envie de dire. Si belle si fraîche et pourtant si torturée. C’est sûr que c’est pas nous qui irions nous exhiber sur scène avec notre bite et notre couteau, pour échanger nos pensées de femmes, nos délires hormonaux et nos parades sexuelles. Non vraiment, j’aime pas dire du mal des gens, mais tous ces efforts… et pour quoi faire? hein je te le demande, pour quoi ? pour faire rire les gens ? Hum, ben entre nous c’est gagné. C’est écœurant. Je pourrais même jamais être amie avec elle. Elle est pas laide. Hum, non mais toi non plus, je sais mais c’est pas pareil… Ne me regarde pas comme ça, je suis pas jalouse. Mais alors je ne vois pas pourquoi, pas du tout…

DAF : Pour conclure, je pense qu’il faudrait déclarer ce spectacle obligatoire, qui peut se permettre de faire l’impasse sur les errances de notre jeunesse ? Et puis toi je ne sais pas, mais moi en sortant je me suis sentie curieusement normale, pour la première fois depuis longtemps je crois…

Mag : hey tu sais quoi ? Nous ne sommes pas folles vous savez..

PS : Nora s’ébat tous les mercredi à 19h jusqu’au 31 mars à La Loge – Paris -métro Charonne