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L'école, un chance pour nos enfants?

Publié le 30 janvier 2010 par Mélina Loupia
Je lisais tout à l'heure l'excellent billet de la non moins excellente CC, sur la journée d'action des enseignants qui se déroule, une fois n'est pas coutume, un samedi, ce samedi 30 janvier.

Contre la réforme des lycées, contre les "profs" non formés, ceux qui ne sont pas remplacés, en gros, tout ce qui nous paraît logique d'être, tant d'un côté que de l'autre de l'enfant et qui pourtant, devrait disparaître.

Et fait du hasard, cet après-midi, ma soeur aînée, tout fraîchement exilée à quelques kilomètres de moi, vient passer un petit moment en ma compagnie.

On prend des nouvelles l'une de l'autre, on boit un petit café pendant que nos enfants vaquent à leurs occupations d'enfants, à savoir démontage de la maison, petits secrets et embourbage des pantalons dehors.

Et lorsque je lui demande si l'intégration de ses 3 enfants dans leurs nouvelles écoles se passe bien, je sens son enthousiasme lié à sa nouvelle vie prendre un sacré coup de frein.

Si l'aînée adolescente s'est fondue dans la masse de ses camarades collégiens, et que le benjamin s'est lui aussi très bien adapté à sa nouvelle maternelle, la seconde, âgée de 10 ans et en classe de CM2, rencontre de grosses difficultés.

Elle a non seulement du mal à se faire accepter par ses nouveaux copains et copines qui n'en sont pas, mais encore avec son enseignante.

Mise à l'écart, humiliation à la moindre note moyenne et règlements de comptes dans la cour de récréation. Un bizuthage sans âge qui ne devrait pas exister. D'une part parce que l'enseignante devrait éviter que certains élèves ne fassent souffir la gamine, d'autre part parce que les tyrans devraient savoir se tenir.

Or, il n'en est rien et c'est à la maman, dont les pouvoirs d'autorité au sein de l'établissement sont réduits à devoir extirper sa fille de la cour de récréation à la sortie, ou sermoner gentiment mais fermement les élèves qui ont fait de ma nièce leur bouc émissaire.

Alors pourquoi l'enseignante agit-elle ainsi?

Simple. Elle a subi récemment une agression d'un partent d'élève pour avoir puni sa progéniture parce qu'elle l'avait insulté. Forcément, désormais, quand un gamin fait la misère à un autre, elle ferme les yeux, craignant de devoir sévir à nouveau et subir une énième agression du parent.

Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, ma nièce, en échec scolaire, se voit délaissée de l'enseignante, qui lui explique que si elle est si "nulle", c'est parce que ses parents n'auraient jamais dû la changer d'école en fin d'année.

On comprend aisément que la petite ait mal au ventre avant même que le réveil sonne le matin.

Une solution?

Aucune.

Tout ça me rappelle à une conversation que j'ai eue l'autre soir avec mes 2 grands ados, un collégien et un lycéen.

Le premier m'annonce que le matin même, alors qu'un grand nombre d'enseigants étaient absent et non remplacé, l'étude avait lieu au réfectoire et avait nécessité l'intervention de 3 surveillants. Pendant l'heure, une dispute a éclaté entre 2 d'entre eux et ils en sont venus aux mains, devant l'assemblée collégienne médusée. 2 adultes censés représenter l'ordre et la discipline, donner l'exemple, qui se battaient. Personne n'est intervenu, laissant la meute adolsecente attiser la braise.

Une solution?

Aucune.

Le lycéen, quant à lui, m'a dit "halluciner" lorsqu'il a vu dans le couloir, 2 de ses copines se battre à coup de canifs, juste avant qu'une bousculade n'aggrave la situation, conduisant l'une des deux à l'hôpital. Le corps encadrant de l'établissement n'est pas intervenu rapidement, l'élève saine et sauve a cherché à fuir et s'est fait attendre à la sortie par les amis de la blessée et à sont tour, s'est fait rouer de coup devant l'entrée, sous les yeux immobiles d'une partie des élèves, amusés, filmant la scène ou envoyant des sms aux autres pour qu'il viennent assister au spectacle. C'est la Police municipale qui est venue amener le calme.

Une solution?

Aucune.

Des agressions dans les écoles, de la part d'élèves ou de parents, on ne peut que les déplorer. C'est pas nouveau.

Le souci, c'est que c'est partout, tout le temps, c'est presque devenu le quotidien.

Le souci, c'est que bientôt, plus personne n'osera intervenir pour empêcher ou secourir.

Le souci, c'est que bientôt, on n'enverra plus nos enfants à l'école, mais à l'abattoir.

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