Capital et les autoentrepreneurs: le bonheur?

Publié le 31 janvier 2010 par Mélina Loupia
Je suis en train de regarder l'émission Capital, sur M6, dédiée ce soir à cette France qui redémarre.

J'ajouterais un petit bémol conditionnel, la France qui redémarreRAIT, selon l'émission et les enquêtes menées, proposées par le charmant Guy Lagache et sa blonde houppelande faussement négligée.



Ce soir, entre autres illusions et lendemains qui déchantent sur une croissance annoncée qui tarde à se montrer pour nous autres, la France d'en bas, un reportage fort intéressant sur le statut d'autoentrepreneur, qui a remporté un franc succès en un an d'existence, avec plus de 300 000 lambdas qui se sont lancés dans la grande aventure de la petite entreprise qui ne connaît pas la crise, selon l'enquête.

Voilà qui nous ramène à la semaine dernière, avec cette charmante blondinette, ciblée par TF1 pour témoigner de sa réussite de jeune patronne auprès de Nicolas Sakozy dans "Paroles de Français" , Elodie Lepont-Judin, qui depuis, aurait changé de statut et se serait transformée en SARL. La rançon du succès médiatique ou professionnel, peu importe.

Je n'avais déjà pas trouvé réponse à mes questions le 25 janvier dernier, je nourrissais de beaux espoirs ce soir.

Il n'en est rien.

Pourquoi personne ne dit à la télévision que le statut d'autoentrepreneur, c'est quelques clics et puis rien?
Aucune formation de gestion, de compta, de fiscalité.
Pourquoi lorsqu'on appelle l'URSSAF dont on dépend en tant que jeune patron, on est pas mieux renseigné par des interlocuteurs qui avouent sans honte ne pas savoir grand-chose au sujet des autoentrepreneurs?
Pourquoi ne dit-on pas que le statut est précaire, qu'il ne dure que 2 ans, au-delà desquels on se retrouve nu?
Pas d'indemnité de chômage, pas de couverture sociale.
Pourquoi ne dit-on pas qu'au terme de ces 2 ans, soit on se fait radier du statut, soit on continue mais alors là, on entre dans le vif du sujet avec une vraie entreprise et les vrais ennuis qui vont avec?

Pourquoi ne dit-on pas simplement que 2 ans durant, on nous sort des chiffres alarmants du chômage, nous fait miroiter la belle vie de patron, de belles recettes, si c'est pour nous mettre dans la précarité la plus totale pour certains ensuite?
Pourquoi en dit-on pas simplement que c'est un excellent moyen pour enrayer le travail dissimulé?

Pourquoi ne dit-on pas simplement que le statut d'autoentrepreneur, c'est une belle façon de reculer pour mieux sauter dans la précarité?