Je l'ai donc vu.
Enfin, je l'avais vu (en 2D).
Et je l'ai revu (en 3D).
Avatar.
Quéééén aventure.
D'abord, la 3D de 2010, c'est plus celle de mon enfance. On n'a plus des lunettes en carton verte et rouge. Ou bleue et rouge. Enfin bicolores quoi. Dommage, j'aimais bien les lunettes bicolores en carton.
Maintenant, c'est des lunettes à verres foncés, qui pèsent trois tonnes et demi sur les pauvres nez fragiles. Et qui tiennent mal, surtout quand on a une vraie paire de lunettes déjà sur le pif. Ça tient pas bien, ça glisse sans cesse, ça provoque quasiment des esquarres du nez. L'enfer. Surtout quand le film dure 2 heures 40.
Mais bon, c'est déjà si difficile de les avoir, ces fameuses lunettes, qu'on se plaint pas, et qu'on souffre en silence.
Flash-back.
Dès 18h30, nous réservons nos billets et nos lunettes, lesquelles nous seront distribuées en début de séance.
Ensuite, un repas bien lourd bien gras. Surtout ne pas penser à la possibilité de vomir ce repas avec la 3D. Si, c'est vrai, on peut vomir. C'est une collègue qui l'a entendu dans le bus : « j'ai vu Avatar en 3D, puis j'ai vomi ». Donc je n'y pense pas je n'y pense pas je n'y pense pas je n'y pense pas.
Départ, après le repas, vers la salle de cinéma.
Je me sens barbouillée, évidemment. Stress + savoir que quelqu'un a vomi + souvenirs des frites de la sauce de la viande du gras du gras du gras.
Heureusement, la course aux lunettes, une fois les portes de la salle ouverte, me détourne de mes pensées nauséeuses.
Car c'est pas facile d'avoir sa paire de lunettes. Tandis que la moitié des spectateurs se ruent pour réserver les meilleurs sièges, l'autre moitié se rue sur l'ouvreuse bien namuroise de chez namuroise, car lente comme un escargot dépressif, afin d'obtenir les fameuses lunettes.
Une fois les deux précieuses paires en mains, nous sommes parées. Avec les paires, nous avons reçu une lingette. Une lingette pour deux paires, cherchez l'erreur. Lingette qui sert à enlever le gras de nez des précédents utilisateurs. C'est frais. Lingette qui ne fait finalement qu'étaler le gras de nez. Encore plus frais.
Je chausse mes lunettes, et me retourne (car on est au 5e rang, c'était ça ou le premier, ou le dernier, mais moi être myope, moi pas supporter le dernier rang, et le premier ça fait vomir, on en revient toujours à ça). Spectacle à mourir de rire que tous ces gens qui essaient leurs lunettes. Une bande de fous à lunettes, quoi.
Ah, ça commence.
Présentation de la 3D via un petit dessin animé.
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, une folle abeille me fonce dessus. Je pousse un petit cri et me protège le visage de cet infâme animal. Mon taux d'adrénaline grimpe en flèche. Je veux sortir de cette salle. J'ai peur. J'ai (déjà), mal au nez. Je ne tiens pas sur mon siège, cette 3D n'est décidément pas faite pour moi.
Je me retourne à nouveau. Tout le monde semble calme. Suis-je la seule à avoir eu si peur de cette abeille tueuse ?
Bon, je me calme aussi. Il le faut. Je me scotche sur mon siège, et me concentre.
Tout le monde est concentré, concentre-toi aussi, petite Anaïs.
Le film, le vrai, Avatar, commence.
Au début, la tentation est grande de faire un « avec », « sans », « avec », « sans », pour comparer. Ce que je fais. Seule. Les autres spectateurs, ils sont concentrés comme jamais. Chuis la seule pas concentrée, totalement déconnectée du film à cause de mes lunettes. Une sensation qui passe heureusement rapidement, et j'entre dans l'histoire.
Enfin.
Et je dois dire que voir Avatar en 3D, ben c'est encore mieux qu'en 2D.
Une fois la sensation de léger vertige passée, je réalise à quel point c'est incroyable.
A quel point certains détails m'avaient échappé, notamment tous les petits insectes volants de la forêt, dont je n'avais pas conscience en 2D. Et puis la hauteur de l'arbre-maison. Et le vertige lors de l'apprivoisement de l'oiseau géant. La beauté des paysages. La splendeur des végétaux.
Bien sûr, tout cela, je l'avais déjà apprécié en 2D. Mais la 3D apporte une dimension supplémentaire (logique me direz-vous, de 2D à 3D, y'a bien une dimension en plus, bête Anaïs). Un film superbe rendu encore plus superbe.
En fait, c'est surtout la sensation d'être encore plus dans l'action. De faire partie de l'histoire. Voilà ce que j'ai ressenti.
Et puis, j'ai même pas eu peur.
Enfin si, une fois.
Bon, j'avoue, deux fois.
Quand le héros, dans son avatar, redécouvre la marche, et envoie, en courant, de petits graviers bruns vers ... moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii- iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah. J'ai eu peur.
Et puis quand une vilaine bébête charge, à fond la caisse, vers... moiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaaaaah, j'ai aussi eu peur.
Sinon, même pas peur !
La 3D, c'est ma nouvelle tasse de thé !