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Héraclite au bois (I) Le billet de Nestor

Publié le 01 février 2010 par Angèle Paoli

Le billet hebdomadaire de Nestor (15)


HÉRACLITE AU BOIS ( I)
• Seuil de soi, geste frayé dans le noir qui s’y réfléchit et s’y dépose, crue qui te fait surgir en rompant, horizon tu que détour insémine, plus rien qui te prive de tes trépas, dilapide tes nœuds et tes frappes, entame ta rage, parachève l’écho, compagnon et promesse, fardeau tapi là où il n’y a plus autrui ni sa promesse, poudre ocre, délivrance d’arrière-pays, proximité de l’aveu qui t’appartient en ce qu’il est pour que tu sois, embarras du monstre qui, de toujours à réinventer, traque tes lacis, la souillure orpheline, les fétiches de l’ombre qui, de soi à soi, n’a plus de pouvoir et n’est pas perte...
• L’obscur n’est pas l’autre du clair, tu le sais bien, et quand bien même il le serait, sa furie ne vient pas éclore tant que l’autre est tout Autre, ne tressaille et bourgeonne que s’il se fait différent, imprudemment contigu, celui qu’on ne peut ni arracher à soi, ni altérer par le regard, par le silence dont les choses rêvent, double d’un parcours qui n’a guère de « sens », mais qui redoublé en acquiert souverainement un, demi-tour soudain d’Orphée, l’assiégeant en son secret, le dépouillant de ces traces avec lesquelles il n’y a pas de paix, ni même de trêve envisageable...
• Parole déchue de sa royauté, vide du ciel à la place du vil bastion des feuillages, prodige, clairière, appropriation ne détournant que de soi, chuchotement engourdi, retable nocturne, temps ensevelissant les signes de sa survie, là où rien n’est premier, ne fut qui n’ait déjà été ou qui sera, où tout est boucle, ressasse et reprend, delta ralliant la source, la recouvrant, s’y déployant, la rachetant, souffle de ces aïeux qui ne demeurent qu’en ce qu’il y a en nous de plus clos, irrécusable...
André Rougier
D.R. Texte André Rougier




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