Magazine Journal intime

20 ans

Publié le 02 février 2010 par Djief
Il y a 20 ans aujourd'hui, à 9:05 le matin, ma mère perdait son combat, après 10 ans d'une terrible maladie. Nul mot n'est assez puissant pour me dire à quel point elle me manque. Rien ne peut exprimer ce qu'elle a représenté pour moi, pour refléter la grande dame qu'elle était. 20 ans c'est long. Pas un jour ne passe sans que je n'aie une pensée pour elle, son absence me pèse cruellement parfois. Elle qui avait si peur d'être oubliée, si elle avait pu savoir combien cela nous est impossible !
Dans quelques mois, le 11 juillet, L2 aura 20 ans. Vous vous souvenez ? Je vous en ai parlé ici.  Parfois j'ai l'impression qu'il a repris sur son dos le sac de sa grand-mère. C'est qu'il est lourd à porter son bagage. Et j'essaie de le soulager du mieux que je le peux, c'est à dire un peu...
Dimanche, il est venu passer la journée avec nous. Une journée cool, relaxe. Brunch le midi, souper savoureux, le tout entremêlé de conversations animées, de fous rires et de petites activités communes. La Dolce Vita quoi. Puis, à 22:15, juste au moment où Djief lui demandait de ramasser ses affaires cal il était l'heure d'aller le reconduire, la crise. Une méga crise. Rigidité de la tête aux pieds, puis tremblements, yeux révulsés, écume au coin de la bouche. En entendant Djief réagir j'ai compris. L2 nous faisait une autre crise d'épilepsie. La plus forte qu'il n'ait jamais eue à ce jour. Nous l'avons étendu par terre pour éviter qu'il ne se blesse, Djief a pris les choses en main pendant que j'appelais le 911, il fallait une ambulance.
Il y a bientôt 2 ans et demi que nous savons que mon fils est épileptique. Comme si la vie avait jugé qu'un TED n'était pas suffisant, elle lui a fait ce cadeau empoisonné. Il y en a qui sont plus chanceux que d'autres à certaines loteries...
Les ambulanciers sont arrivés rapidement, ont pris notre relève. Puis ils ont emmené mon fils à l'hôpital. Je suis allée le rejoindre dès que j'ai pu, Djief m'a accompagnée. Je n'avais pas envie d'y aller seule.
À notre arrivé son état était stable, mais pas au top. Tachycardie ( 130 battements/minute au repos), basse pression (78/40), quelques traces de confusion, fiston était dans la salle de choc, bien entouré, bien surveillé, bien soigné. Le calme est revenu dans mon esprit, pour quelques minutes.
Anecdote : J'ai fait la navette quelques fois entre la salle de choc et la salle d'attente, pour donner des nouvelles à mon petit monde.  Curieux les surprises que la vie nous fait parfois. Mon frère, mon frère que j'ai été près de 2 ans sans voir, mon frère unique avec qui je n'ai malheureusement pas d'affinités, mon frère était là, avec sa fille, sa blonde, et la fille de cette dernière. Pour une histoire de poignet probablement cassé en jouant à la ringuette. Nous n'habitons pas la même ville, nous ne nous voyons pratiquement jamais, il fallait que ça tombe ce soir là, à cet endroit, dans ces circonstances.
Mon esprit n'a pas eu un long répit. Et n'a pas cessé de tourner en rond depuis. L2 avait pour projet d'aller vivre en appartement. Il était temporairement chez son père, le temps de se préparer. Ce qui est arrivé compromet tout. Parce que cet évènement est venu confirmer ce que je craignais, mon fils n'a pas encore tout à fait la maturité requise pour vivre seul. Cette crise, il l'a faite parce que cela faisait 4 jours qu'il n'avait pas pris ses médicaments. Et son père, pas très fort, ne s'en est jamais rendu compte. Pire, il a fallu que je le force à sortir de son lit pour aller vérifier où L2 en était dans son pillulier (Dispill), il ne voyait pas la nécessité ! Bref, il va y a voir des décisions majeures à prendre quant à l'avenir de L2. Des décisions légales et organisationnelles. Je ne peux le prendre avec moi, je n'ai pas la place. Il ne peut rester chez son père, il n'en veut pas. Il ne peut vivre seul. Je cherche les ressources. Famille d'accueil ou appartement supervisé, quelque chose dans le genre. Une solution temporaire, le temps qu'il mature encore. Je cherche, je cherche, je cherche. Et croyez-moi,ce n'est pas évident à trouver. Pour la première fois de ma vie, j'aimerais être plus près de Montréal. Parce qu'ici, les ressources de ce type sont à peu près inexistantes. Et là, j'avoue que je freake un peu...
Ce matin L2 va bien. Il y a près de 24 heures qu'il est sorti de l'hôpital. Il est chez moi, temporairement, car il ne doit pas rester seul, étant à risque de refaire des crises les 48 premières heures, le temps que son taux de Tegretol augmente dans son organisme. Il dort dans le salon près de moi. Il a l'air d'un ange. Et moi je suis là à le regarder, perdue, en colère, révoltée. Une dure lutte s'annonce j'en ai bien peur.

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