Dans son très beau récit Confession d'un masque, Yukio Mishima
fait dire ceci à son narrateur : " J'éprouvais néanmoins un bonheur suprême à marcher appuyé sur son bras. Peut-être à cause de ma constitution fragile, pour moi la prémonition d'un malheur se
mêlait en général à toute joie..."
J'ai souvent entendu des propos semblables. Ils sont troublants. Nous n'aurions pas, à la naissance, les mêmes dispositions, les mêmes aptitudes à être heureux. La joie, cette ouverture au
bonheur possible, aurait besoin d'une solide ossature, d'un chambranle à toute épreuve...