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Y avait du boulot ! – Pour en finir avec les années 2000 (deuxième partie)

Publié le 03 février 2010 par Yelyam

Dossier Pour en finir avec les années 2000

Première partie : « L’introduction (des gadgets) »

Deuxième partie : « Y avait du boulot ! »

Troisième partie : « Je voyage plus léger, mais plus encombré » (à paraître)

Quatrième partie : « Et l’Amour dans tout ça ? » (titre provisoire – à paraître)

Cinquième partie : à paraître

Ça y est. On atterrit. Fini les vacances, à nous le boulot.

Année 2000. Premier job me donnant l’extrême privilège d’avoir une adresse à mon nom. A l’époque on les distribuait au compte goutte à quelques personnes dont la fonction en nécessitait l’usage.

Et ma fonction de l’époque le nécessitait, en effet, puisque je travaillais dans une équipe disséminée à travers l’Europe de l’Est, l’Afrique du Nord, le Moyen et le Proche Orient… jusqu’en Inde… Bons souvenirs d’un chouette boulot.

Depuis ? Je déchante et je ne suis pas la seule.

Non, l’e-mail ne m’aide pas à travailler, il m’en empêche : y en a trop, je passe trop de temps à classer, effacer, sauvegarder, répondre (parfois au 3ème rappel en une journée), ….

Non, l’e-mail ne permet pas d’être proches de certains collègues, il nous éloigne : trop de temps passé à mettre X, Y et Z en copie, à construire une défense, à attaquer.

Non, l’e-mail ne permet pas d’aller plus vite : quand on en reçoit une centaine par jour,  il ne semble pas possible d’en donner une réponse rapide à tous, ni de prendre action.

Non, l’e-mail ne permet pas de mieux faire son travail : des managers se voient avec une charge de travail administrative plus élevée, et les secrétaires ont déserté nos entreprises.

Résultat ? Un manager qui n’a plus le temps de gérer convenablement une équipe. Et il passe trop de temps en travail administratif, pour lequel il n’est pas forcément compétent. Bref : il fait deux fois plus de travail, mais il le fait deux fois moins bien.

Non, l’e-mail ne fait pas gagner de l’argent, il en fait perdre…

Sans parler de la « chaîne autour du cou » : après avoir vu les anciennes générations se battre pour un droit au repos hebdomadaire et aux congés payés, beaucoup d’employés donnent un grand coup de pied à ces acquis en s’enchaînant à leur travail à coup de « Smart Phone » grâce auquel ils restent joignables à tout moment.

Perte de liberté…. Et pas forcément pour une plus grande sécurité (d’emploi).

Corvéables à souhait, ils sont sûrs d’être indispensables à leur entreprise, donc irremplaçables. Ce en quoi, bien entendu, ils se trompent. A force de ne pas se reposer, de ne pas prendre du recul, ils perdent en efficacité. De là, les erreurs pleuvent… et les reproches.

Voilà l’employé pas loin de perdre son boulot… peut-être même après avoir perdu son ou sa partenaire, voire certains de ses amis. La peur au ventre, il réagit… parfois mal, en s’attaquant, souvent, à plus faible que lui…. et voilà que l’autoroute du harcèlement est construite…

En bref et de façon un peu extrême : non à l’e-mail en milieu professionnel.

Ou alors avec parcimonie, avec discernement, en adoptant un code de conduite.

Par exemple :

Arrêtons de forwarder tout et n’importe quoi à n’importe qui. Ou d’ajouter une personne dans un fil de discussion déjà en cours depuis plusieurs e-mail.

Arrêtons de se dire qu’on va envoyer telle information par e-mail pour se garder ‘une preuve’… Une preuve de quoi? que le travail est fait ? Ben non, si on a le temps d’envoyer des e-mails, c’est qu’on ne travaille pas… justement.

Consultons notre boîte une ou deux fois par jour maximum, et n’attendons pas des autres qu’ils soient collés à leur écran en attente de notre message, prêts à dégainer une réponse.

En un mot comme en cent : les messages de rappels gonflent l’inbox… et gonflent le destinataire, en fait – ajoutez à celà que le rappel est évidemment envoyé à un certain nombre de personnes clés, ce qui est perçu en général comme une ouverture des hostilités.

Pour aller plus loin, je vous propose de lire cet article. 

Mais voilà que se profile déjà les messages instantanés, les tweets, les réseaux sociaux….

Et puis, surtout qu’on oublie vite que cette réalité ne concerne qu’une infime partie des travailleurs du secteur tertiaire. Qu’il y a encore des personnes qui font un travail dont l’intitulé et la description est facile à comprendre. Dont le résultat est visible directement, qui rentrent chez eux après avoir accompli leurs tâches, définies et définissables…

Et pour tous ceux qui font du « travail de bureau » : là, en effet, l’entreprise et ses employés n’ont pas fini de communiquer… mais quand nous mettrons-nous au boulot ?

 

A suivre… une 3ème partie : « Je voyage plus léger…mais plus encombré »

Classé dans :Yelyam's Chronicles Tagged: communication, e-mail, employés, entreprise, Liberté, sécurité, travail

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