Les montagnes russes

Publié le 03 février 2010 par Djief
La vie, ce n'est qu'une succession de montagnes russes. J'ai été longtemps au peak, là je suis dans un ....moyen creux disons.  Je me suis levée du pied gauche ce matin.  À un ami qui se reconnaîtra, j'ai écrit ceci :
"Je me lève ce matin avec ce vide en dedans de moi que je connais trop bien et qui n'était pas venu me visiter depuis longtemps. Tsé quand tu veux pas te coucher le soir parce que tu sais qu'au réveil ça fait encore plus mal, juste au moment où la réalité te saute dans la face quand tu émerges ? J'ai eu un réveil comme ça ce matin. Faut que roule mes manches et que je serre les poings, y en aura pas d'facile... Je suis faite forte, mais là là, tout va trop vite pour moi... Je manque d'air. "
Et puis je me suis connectée à Facebook. En ligne il y avait une amie, une fille de qui j'ai été très très proche pendant des années, au point où elle est la marraine d'un de mes fils. Nous nous sommes éloignées quand je me suis séparée du père des enfants, je crois que c'était trop déchirant pour elle et son mari de nous regarder aller... et mon attitude de l'époque n'était pas des plus attirantes pour les gens.
Bref, cette amie m'a fait le plaisir de m'ajouter sur Facebook il y a un peu plus d'un an, et petit à petit nous nous rapprochons, lentement, mais sûrement.
Ce qu'elle avait à me raconter ce matin m'a jetée par terre. Et c'est là, qu'une fois de plus, la phrase "Quand on se regarde on se désole, quand on se compare on se console" a pris tout son sens.
Je lui ai simplement demandée des nouvelles de sa fille de 16 ans, que je croise de temps à autre au magasin où elle travaille le week end. Cette enfant, je l'ai vue pratiquement naître, je l'ai bercée quand elle était un nouveau né malade dont les médecins ne savaient pas s'ils pourraient la sauver, je l'ai vue grandir, à une certaine époque elle me voyait comme une tante.
Ce matin, sa mère a ouvert les vannes et m'a confié son secret. La puce est malade, depuis 2 ans. Elle ne veut pas que ses parents en parlent, parce qu'elle a honte et ne veut pas de la pitié des gens. Elle est anorexique et boulimique. Quand elle a été diagnostiquée, les médecins disaient qu'elle en avait tout au plus pour 6 mois à vivre s'il ne se passait rien. Une si belle fille ! Si brillante ! Si gentille ! Et si mal dans sa peau...
Je me souviens d'elle petite. Elle adorait manger, tout était bon. Elle était à peine enrobée, très loin de ces enfants obèses que l'on voit parfois. Elle a traîné sa "graisse de bébé" jusqu'à 12 ans. La puberté aidant, les choses se sont replacées d'elle-même. Elle faisait du sport, elle grandissait, elle embellissait de jour en jour. Jusqu'au jour où quelqu'un à l'école l'a traitée de grosse. Alors qu'elle n'avait plus de surplus de poids ! Ça a été le déclencheur. Le problème s'est présenté sournoisement, lentement, insidieusement. Quand ses parents ont réalisé ce qui se passait, c'était déjà très avancé.
L'an dernier, en plus du reste, elle a subi du harcèlement et de l'intimidation à l'école. Au point où elle a voulu mourir. Elle a tenté de se pendre. Vouloir mourir, disparaître, à 15 ans ! Il faut être vraiment très souffrant pour en arriver là... 
Tout ça me bouleverse. Heureusement elle a d'excellents parents qui font tout ce qu'ils peuvent pour la soutenir, l'aider. Elle fait des séjours réguliers à l'hôpital. Il y a des hauts, il y a des bas, elle n'est pas encore tirée d'affaire.
Quand je regarde mes creux je me désole, quand je me compare je me console, et vite ! Mon fils est peut-être malade et handicapé par son TED,mais sa vie n'est pas en danger, il est somme toute heureux et plutôt équilibré vu les circonstances. Je connais "l'ennemi" que j'affronte.Je sais quoi faire. Et la mort ne plane pas au dessus de la tête de ma progéniture sans cesse.  Pour le reste, mes soucis sont passagers.
Oui vraiment, j'ai toutes les raisons d'être optimiste.