C’est une angoisse montante, une angoisse en forme de palissades. Avec des murs qui offrent appui, pour nourrir le confort de l’inconfort en quelque sorte.
Peut-être que ça peut faire tout un monde. Un monde de marées. Fluctuant comme le sang même ; hâtif comme le cœur de l’autre qui soudain semble bégayer sous son oreille ; ralenti comme le corps fourbu que l’on ramène chez soi lorsque le chagrin n’est pas qu’un mot. Physique, dur au toucher, et se dérobant à toute tentative de forcer l’enclos, un monde dont chaque détour a déjà été emprunté mais qui ne se ressemble jamais.
Je croyais que dans ce lieu-là, dans le temple déconcertant de la peur, il se passait quelque chose. Et même, je pensais que parfois des années plus tard un mot, un souvenir, éclairaient le labyrinthe parcouru si longtemps auparavant et lui donnait un sens. L’angoisse est pourtant du sable. Constitutif, fuyant tout autant, inconnaissable finalement. Un trou noir.