Isabel Cuerva - Cadena
La journée a commencé dans la froidure, avec les bourdonnements qui continuent au réveil de mourir dans l’oreille, échos en lambeaux d’un soir d’orages intra muraux. Il y a de quoi être amer avec fort dégoût et de la fatigue aussi…Pour les errants l’écriture vient rarement en début de journée, la passion pour la chasse aux mots est toujours un exercice nocturne, mais ce bout d’un long entretien parut aujourd’hui m’a interpellé et c’est de Philippe Sollers. Il est prétentieux de se comparer à cet écrivain, faut-il avoir son parcours et son talent, mais les mots « clandestinité », « paraître » et « impunité », rejoignent le désir d’entretenir la part de mystère comme celui de conserver jalousement l’anonymat, pour d’autres, et c’est là où si situe la rencontre d’aujourd’hui :
« Je crois effectivement que le travail fondamental de l'écrivain ne peut plus se faire autrement que dans la clandestinité, malgré d'ailleurs une apparence soit tout à fait convenable, soit tout à fait trompeuse. Cette séparation radicale entre le paraître et la réalité n'a sans doute jamais été aussi grande. Cela vient du fait que, désormais, la société contrôle tout et se raconte à elle-même dans des séries d'images. J'ai une grande habitude d'être pris pour quelqu'un d'autre. Je suis aussi habitué à ce qu'on ne lise pas du tout ce que j'écris. J'en retire à la fois un sentiment d'impunité et de liberté très grande. Je peux vivre selon l'image qu'on a de moi et poursuivre dans le même temps des activités tout autres..."
Lien 1: http://www.lexpress.fr/culture/livre/philippe-sollers_800125.html