Le site de la Quadrature du Net, collectif citoyen fondé en
mars 2007 qui joue un rôle important sur la toile française pour alerter les gens contre les textes liberticides manque de fond pour continuer sereinement son action.
Rappel des faits, en 2007, on y parlait de la mission Olivennes, du projet d'extension des pouvoirs du CSA à Internet, de plan de lutte contre la cybercriminalité, du décret étendant la rétention
des données de connexion... aujourd'hui, les risques ont augmenté : LOPPSI, ACTA (article à venir pour vous expliquer ce qu'il en est promis !), l'avenir de la neutralité du net, le filtrage vu comme un outil simple dans la réponse pénale aux infractions, des
données personnelles qui le sont de moins en moins, je ne citerais même pas - oh puis si quand même - Hadopi.
"Ces projets dessinent une démocratie qui régresse, un internet ORTF, une société Big Brother. En aucun cas un modèle pour l'Europe." Et si je vous disais que ces propos datent de 2007,
ne les trouveriez-vous pas affreusement d'actualité ?
Ils sont de l'un des fondateurs de la Quadrature, Christophe Espern. Et de rajouter l'un des autres membre de ce collectif, Philippe Aigrain : "Ces projets veulent encadrer internet et les
techniques informationnelles pour qu’elles cessent de déranger les lobbies de la rareté"
Un manque d'argent donc, pour la pérennité de cette entreprise. Parce que la Quadrature, ce ne sont pas seulement quelques personnes qui travaillent dans leur garage ou chez eux, mais c'est aussi
- et surtout ! - une équipe de salariés, aidée par des bénévoles.
Ce n'est pas la première fois qu'un appel aux dons est lancé par Jérémie Zimerman afin d'empêcher la fermeture de cet espace d'information nécessaire sur Internet, mais comme toujours ce n'est
pas franchement suffisant.
"Il n'a jamais été secret que le financement de La Quadrature venait, en très grande partie, de l'Open Society Institute. Cependant, si l'OSI est le seul organisme à penser que les
luttes pour un Internet neutre et libre valent le déplacement, et si personne n'est prêt à mouiller la chemise (et à sortir le portefeuille), alors il faut peut-être arrêter" remarque
Benjamin Bayart.
Et pour cause, celui-ci assure la présidence du Fonds de Défense de la Neutralité du Net, l'association qui pilote le volet financier de La
Quadrature. « Du coup, forcément, je vois bien la tête que font les comptes, et, beaucoup plus grave, ce que rapportent les campagnes de dons, puisque c'est moi qui comptabilise le résultat.
Et pour le moment, ma conclusion est sans appel: sur un rythme comme celui-là, c'est simple, il faut arrêter. Finir ce qu'on peut des luttes en cours sur le budget déjà en caisse (pas
négligeable, mais on n'atteindra pas l'été), et passer à autre chose. »
Le temps presse. « Une lecture simpliste, mais efficace, est de se dire que s'il n'y a personne pour financer une action, alors qu'il se
trouve toujours du monde pour acheter des abonnements Data-GSM sans adresse IP par exemple, c'est que l'action en question ne doit pas avoir lieu, n'étant pas soutenue. »
Pour ceux qui veulent participer, il suffit de se rendre sur la page de soutien et de choisir une formule à hauteur des moyens et des convictions.
Pierre Chappaz, entrepreneur français connu sur la toile pour avoir fondé de nombreux sites (Kelkoo, Wikio, etc.) vient d'annoncer sur son blog qu'il majorera de 10 %
tous les dons pour la Quadrature du Net. S'il est versé 100 euros, il rajoutera de sa poche 10 euros.
60 000 euros ont déjà été récoltés. Il en faut 70 000 pour assurer l'année. Mais Pierre Chappaz veut aller plus loin. "La Quadrature du
Net mérite encore mieux. L'association a besoin de notre soutien durable, pas seulement pour cette année, mais aussi pour l'an prochain (l'exercice de l'association va d'octobre à
septembre)."
Ce n'est pas dans mes habitudes de relayer ce genre d'information, mais la Quadrature du Net est un des rares espaces d'information
sérieux sur lequel on puisse trouver tout ce que les télévisions et journaux ne nous disent pas sur les lois et projets liberticides liés aux nouvelles technologies et autres fichiers de
renseignement.
C'est chez eux, entre autres, que je vais chercher mes informations, que je complète bien sûr toujours par d'autres sources (une source n'est valable que si elle est au moins doublée par une
autre) et ça m'embêterait que cette entreprise ferme ses portes pour une "simple" raison d'argent...
Alors il est bien évident que je ne force personne, mais au moins, si vous ne voulez/pouvez pas aider, faites circuler ! :)