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Approche du fleuve (I) Le billet de Nestor

Publié le 08 février 2010 par Angèle Paoli

Approche du fleuve (I) Le billet de Nestor
Ph., G.AdC

APPROCHE DU FLEUVE (I)
ARTHUR ET SES PESÉES


I l n'y a d'aveu que sans retour, entame des failles, levée dernière, dette que l'heure tient à distance et épuise, là où il n'y a du secret que l'annonce et le déchaînement, où plus rien ne vient divertir la promesse, ébranler la limite qu'elle scelle, le malentendu qui l'habite et que le langage seul sut rendre audible, le délaissant comme le regard de l'aveugle le poids des preuves, de ce qu'il y a en elles d'indemne et d'effrayant, poings d'un autre temps, dépris des rancunes comme des parjures, appétits qu'aucun ciel n'épuise, ni voûte des sots, ni impatience des seuils, exhortant à rejoindre les milices du noir et du pourpre, ou leurs aubaines, attraits du tain où l'on ne parvient qu'en y entrant de plain-pied et libre de tout cadastre, brièveté du reflet qui y apprit le poison, y cisela maléfices et usures, nous fit croiser ceux qu'on ne quitte plus, les indociles, les maniaques de l'épars, les amnésiques cernés par ces piétinements, ces roses hybrides, ces routes sans traînes ni brouillards, ces soupçons avec leurs épaisseurs et suffisances, nuits obstinées, datées, souci qui clôt, vert fossile, lasso des traces quémandant du bourreau l'aval et l'héritage, Arthur et ses foulées, ce feu en moins, ce réel à bâtir, plus sournois encore que ses plis et ses doubles, couteau entre les yeux, rumeur qui desserre, pas à pas, nœud à nœud, s'appropriant sans hâte le multiple, comme si ce deuil précoce en annonçait d'autres, comme si le sort, avec ses renvois et ses passeurs, s'acharnait à lui arracher ce consentement qui fit s'agenouiller affûts et pesées sur son passage...
André Rougier
D.R. Texte André Rougier


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