Magazine Journal intime

Escapade en Sibérie londonienne - jour 2

Publié le 09 février 2010 par Anaïs Valente

Réveil en douceur, par une grasse odeur de bouffe.  Oui, une odeur grasse, c'est possible, j'ai vécu.

Bon petit déj anglais.  Avec œuf.  Avec bacon.  Avec saucisse caoutchouteuse.  Sans beans.  Pas besoin de ça pour avoir les intestins bruyants, alors on va éviter.  Et puis, s'il y a un truc que je déteste, ce sont les haricots blancs.

Ensuite, nous nous essayons à Londres en bus à étage à l'air libre.  Spécial touristes fous qui n'ont pas la notion de la température.  A l'étage, trois pelées et deux tondues.  Les trois pelées, c'est nous.  Finalement, il fait pas si froid.  Et y'a même du soleil.

Avant d'embarquer, nous achetons des cache-oreilles.  Choix délirant.  Je dégotte la « paire » (ben oui quoi, ça cache deux oreilles que je sache), la plus délirante, des têtes de lapin, avec des strass et tout, trop meugnons tout plein.

Le trip dure 2 heures 20.  Et durant ces 2 heures 20, occupées à regarder le paysage, corps contracté par le froid, nous ne réalisons pas qu'en fait, il fait vraiment extrêmement froid.  Notre corps a dû se mettre en hypothermie sans prévenir, le filou, car une fois descendues du bus, celui-ci se remet en marche (le corps, pas le bus, bien que le bus se remette également en marche), relance la circulation sanguine, et réagit enfin au froid en tremblottant.  J'ai jamais tremblé autant de ma vie.  Même mes dents claquent toutes seules.

Frigorifiées, nous nous ruons dans le pub repéré la veille pour y déguster des patates farcies à la crème sûre et au cheddar.  A damner un saint.  Et ça réchauffe.  Réel bonheur gustatif que ce moment de dégustation, après une si grosse crise de tremblotte.  Discussion passionnante sur l'orthographe et les perles repérées dans le cadre de notre boulot : « prix mordial » (primordial), « à prix au riz » (à priori), « un taux de 10 % lent » (l'an), « à dé quoi » (adéquat)... et j'en passe.  Certifié vécu et approuvé...

En sortant, des barrières attirent notre attention : c'est la grande première de Sherlock Holmes, avec le super beau Jude Law et le tout aussi beau Robert Downey Junior.  Et ils seront présents.  J'aimerais vous dire que nous avons été conviées, que Jude (ou Robert, peu importe) a eu le coup de foudre et que la date de notre mariage est fixée.  Mais non.  Le film est prévu au soir, c'est le début de l'aprèm, et la foule est déjà présente, donc on évitera.

Vient alors le moment du super shopping...  Rha, j'aime pas le shopping à Namur, mais à Londres, faut avouer que c'est sympa. 

On commence par une caverne d'Ali Baba en matière de CD et DVD (mais tous en VO sans sous-titres français).  Les achats commencent (livres Twilight pour ma filleule, Susan Boyle, CD Twilight...).

Ensuite, un magasin Pandora pour bibi.  Les achats continuent (un petit hérisson tout mignon pour mon bracelet dont je vais bientôt vous parler).

Un magasin « de tout », avec des produits de beauté, des coffrets, des médicaments, des crèmes.  J'achète des Rennie.  Achat hautement glamour, qui me servira néanmoins un peu plus tard, quand mon estomac dansera la java.

Puis un magasin de jouets (Hamleys je crois), où je vais d'un étage à l'autre, envoyée par les conseillères, pour trouver des boîtes à musique finalement inexistantes.  Tchu.  M'énerffffffent les londoniens.

Ensuite, un magasin dont j'ai oublié le nom, où nous nous offrons un délire avec les jelly beans.  Interdit de les manger dans le magasin, bien sûr.  Nous goûtons tout dans le magasin, bien sûr.  Et y'en a des goûts, que du bonheur.  Les achats, encore et encore (un petit sachet de bonbons).  Me demande si c'est pas le magasin de jouets dont question ci-avant.  Enfin on s'en fout.

Et pour finir, en beauté, Harrod's.  C'est là que le drame se produit : je dois faire pipi.  Et là, je vous le dis, devoir faire pipi chez Harrod's, c'est pire qu'un jeu de piste chez les Scouts.  Passque sur le plan, on est au sous-sol, là oùsqu'il y a les trucs souvenirs pour touristes-pigeons, et je vois les toilettes tout au fond, là-bas, au bout.  Donc je marche jusqu'au bout, mais j'y arrive pas, au bout.  Je réalise alors que pour aller au bout, faut repasser par le rez.  Je vous dis pas si y'a le feu, on meurt tous carbonisés, ceux du sous-sol.  Donc je remonte au rez, là oùsqu'il y a plein de trucs super bons et super chers à manger.  Et je demande mon chemin.  Les toilettes, c'est au premier, qu'on me dit, rayon dames.  Je monte au premier, je zigzague durant des minutes interminables dans le rayon hyper luxe où le moindre top est à 169 euros, je traverse tout le magasin et je trouve des toilettes.  Jolies, les toilettes.  Ensuite, chemin en sens inverse pour retrouver mes comparses, qui étaient à deux doigts d'alerter la police pour Anaïsnapping.  J'achète un sac et un renne vibrant (une déco hein, qu'allez-vous donc imaginer).

Petit détour par le rayon pianos.  Superbes pianos.  Superbe morceau de la Belle et la Bête (Disney) joué par un antipathique vendeur aussi hautain que ... ben je sais pas que qui.  Jamais vu ça.  Harrod's, quoi...

Epuisées, nous atterissons dans un bar à sushis génial.  Vous savez, ces bars où les sushis défilent sur un tapis roulant et où on n'a qu'à se servir.  Et je me sers : des sashimis au thon, un assortiment de sushis et makis au saumon.  Vient le moment du dessert.  Notre bonne conscience nous pousse à prendre le ravier de fruits qui passe et repasse.  Notre mauvaise conscience nous incite à goûter ces crêpes à la crème et au coulis de framboise.  Bon, le destin va décider : « le prochain qui passe sous nos yeux on prend ».  Passent les fruits.  « Bon, le second prochain ».  Passent encore des fruits.  « Allez, le troisième prochain ».  Enfin les crêpes : un régal. 

Hyper-épuisées, de plus en plus d'ailleurs (et mal aux pieds aux mollets aux genoux aux cuisses au dos) nous regagnons notre hôtel.  Je suis tellement fatiguée que je sors un magistral « si je gagnerais ».  Me faudra plus de trente secondes pour corriger... Shame on me.  Et lorsque je lance, dans un délire morbide, « si je meurs, partagez-vous mes achats », aucune compassion en retour, juste un « bon, alors, keske je prends... » en zieutant mes sacs.  Vaut mieux entendre ça qu'être sourde.

Un gros dodo et il n'y paraîtra plus.

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