Magazine Journal intime

A la Saint Va les Riens (love song)

Publié le 09 février 2010 par Lephauste

A lire avec humour, c'est écrit sur la notice. L'auteur décline toutes responsabilités en cas de lecture au pied de la lettre et autres premiers degrés, migraines, gueules de bois, effets indésirables dus à une trop grande absorption de petits cœurs palpitants mais saignants, accompagnés de chandelles, l'auteur ne tient pas non plus la chandelle, champagne, lingerie fine comme du gros sel et coups tirés en l'air dans les chasses du comte Latex. Bransle !

Le Quatorze Février, comme tous les ans, les amoureux sortiront de la naphtaline, les poèmes recopiés l'année passée, les lumières farineuses et tamisées, le numéro de téléphone du traiteur sur gages, le merveilleux clair de l'une et l'after chèvre de l'autre. On convoquera Chopin, l'intégrale en solde au rayon bio, on aura calé les marmots chez tata Edmond, devant un DVD super trop cool, allez les morveux, soyez sympa ! Et pour ceux qui n'en ont pas de tata Edmond, il ne restera plus qu'à demandé à Brigitte Lahaie comment on les fait les enfants. Car le quatorze Février c'est la Saint Va les Riens ! Les petits riens qui passent, cassent, s'entassent, bavassent, s'encrassent, m'énervassent, rêvassent, repassent, et ça fait pas un plis finissent le nez dans le bol de lavasse en repassant les facturettes de la carte bleuette : 398 euros ! Putain comme on s'est aimé ! Comment ? 399 ? Mais c'est de l'amour mou, ma parole!

A la Saint Va les Riens, moi je fais le vaurien. Je reste au pied de l'immeuble avec à la main mon bouquet d'orties fraiches et fleuries. Le docteur hier me dit : Vous arrivez à monter quatre étages sans vous essouffler ? Si c'est pour aller voir ma belle oui ! Que je lui fais comme réponse, j'aime pas qu'on me parle de mon coeur comme d'un truc qui se doit, vu mon age, de palpiter avec la régularité d'un compte en Suisse. Faites pas Vaucher, pigé!?

Reculez les pigeons ! Susurrez les tourteaux ! Papillonnez  les nids d'ravions ! Serrez, collez, les affranchis, envoyez moult mots d'amour à qui vous voudrez mais de grâce le quatorze Février cessez de vous étaler à la une ampoulée des margazines, préférez le beurre! Cette débauche de bouches amères, de remontées mécaniques et gastriques, de langues chargées, de doigts gourds à l'orée des raies, fait un peu comique tripier!

Car on s'enc... bien que quand on a le crédit bien dilaté.


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