Magazine Journal intime

Où la blonde fait connaissance d'un amoureux des porcs

Publié le 09 février 2010 par Uneblondedanslaville
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La dernière fois, j'ai suivi une formation qui concernant le secteur de l'industrie alimentaire. Ouais, ch'uis comme ça, y'en a qui font un DIF sur du macramé, moi, c'est les règles encadrant la qualité dans la production de bouffe. Bon d'accord, en vrai, j'ai des clients dans ce domaine et si on doit répondre à des besoins dans un domaine, c’est mieux de savoir un peu de quoi ça cause. Du coup, je suis allée jouer les espionnesses pour observer ces curieux animaux dans leur milieu naturel.  

Et dès le matin, dans l’assistance, je repère un beau mec.

Non content d’être canon, il travaille pour Ladurée. Ça peut servir.

Comment ? Intéressée, la blonde ? Attends, entre un type qui peut t’offrir des palettes de pâté Hénaff à Noël et un autre capable de te régaler de macarons Ladurée une fois l’an, s’tu veux, j’ai choisi mon camp.

En y regardant de plus près, je note également qu’il est bien sapé (rare pour ce secteur), grand, blond, et – détail ultime – il a de belles mains. (c’est le plus produit différenciant pour séduire une blonde (la gold étant la base de tout, évidemment))

Lors du déjeuner, à table, il est venu directement s’asseoir pile à côté de moi sans que je demande quoi que ce soit et alors qu'il avait l'embarras du choix.

Et même qu’il me propose de l’eau.

Ouaaaah, il a flashé, c’est certain, et là, il me drague à mort. Parfaitement.

Dans la foulée, il me demande sur quels type de produits je travaille actuellement et ce que je compte developper pour le secteur dans lequel il officie prochainement.

Ben, si tu veux, je peux développer un produit rien que pour toi sur comment prendre son pied dans un lit ou sur la terrasse d’un R&C. Même si, rassure-toi, je suis persuadée que je n’ai rien à t’apprendre dans ce domaine, on pourra tester ensemble les différentes applications possibles du produit avant son lancement sur le marché.

A notre table, un breton. Qui parle beaucoup. On en vient à causer de l’agriculture en Bretagne, vaste sujet s’il en est. (j’aurais préféré discuter des hobbys et passe-temps de mon voisin mais j’ai été débordée par la situation).

Ladurée-man semble bien connaître le sujet : il explique qu’il a été visiter un abattoir de porcs

mais qu’est-ce qu’il foutait dans un abattoir de porcs s’il bosse pour Ladurée ? Me dis-je… avant de comprendre : en plus d’être beau, grand avec de belles mains et de bosser pour Ladurée il est du genre curieux de tout, c’est pas un gros snob. Quel homme…

Il continue : "il y a huit millions de porcs en Bretagne"

A mon avis, des gros porcs, t’en trouves pas qu’en Bretagne (même si j’ai échangé de la salive avec un porc breton) que j’y dis

Nan, bien sûr, à la place j’articule plutôt un « C’est vrai ? » incrédule et admiratif en battant des cils.

Encouragé, il ajoute « mais oui ! C’est effarant, en plus c’est polluant… »

C’est pour ça que ça pue autant sur les plages bretonnes ? (il parait que oui, entre autres)

« … dans l’abattoir, c’était l’usine. Chaque jour, ils abattent 400 000 porcs. J’ai compté, ça fait un porc toutes les cinq secondes »

Ça m’a refroidie direct, dis donc.

Vous imaginez un peu les têtes-à-têtes qui nous attendaient ?

La blonde : alors, chéri, c’était comment ta journée ?

Ladurée-man : ben j’ai compté le nombre de bovins électrocutés aujourd’hui dans le Limousin. Tu veux que je te montre mes graphiques comparatifs du nombre de bovins abattus par pays et par régions ? 

Lablonde : heuu, pas tout de suite, je viens de me taper une entrecôte

Laduréeman : et toi, ta journée ?

La blonde : ben on a fait bruler des pneus et j’ai tenu le stand merguez sur le parvis de Oualter

Ladurée man : attends, tu sais le nombre de merguez qu’on sacrifie chaque année pendant les grèves ?

Comment ?

Qu’est-ce qui s’est passé après ce délicieux entretien à midi ?

Eh bien à 12h15 je n'avais plus faim et j'ai donc pas touché à mon assiette et à 17h il s’est carapaté en vitesse pour chopper son train sans me jeter un regard.

Il avait sûrement un abattoir de bébés veaux à visiter.


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