les yeux clos

et je ferme les yeux et puis je t'imagine,
une mer si bleu une ombre qui fascine,
comme un aspiration, mais tant de volupté,
dans cette antre géante je me suis avancé,
la mer est douce et belle en ce printemps joyeux,
moi qui voulait partir en étant presque heureux,
je ne manque à personne, seul car dieu le veut,
si je suis ma démarche cela est gravissime,
je m'expose à des choses trop dures, indicibles,
alors je me tais, l'eau dessus les épaules,
je me dis à quoi bon et à chacun son rôle,
je n'ai  pas pris de script ni de brouillon papier,
pour être un bouseux, un homme décrié,
ou une mère aimante prête à me sacrifier,
pour des fautes commises , triste réalité
et je ferme la bouche , respirant par le nez
et je ferme les yeux, j'avais imaginé,
vivre le long du fleuve avec l'être aimée,
danseuse espagnole au noir exalté,
on ne fait pas surface en se voilant la face,
quelques secondes encore et ce sera la fin
mon corps tout entier imbibé de cette huile,
qui coule des bateaux difficiles et viles,
je respire encore pourtant je devrais être mort,
peut-être du néant avions nous un peu tort,
ou quelque moussaillon épris de bravitude,
se lance à la quête d'une autre certitude
et tente de sauver ce corps maigre et fragile,
qu'on retrouve noyé souvent tout près d'une ile!