Le jour le plus long

Publié le 10 février 2010 par Sebika

ET LA MARMOTTE…

Il souffre Werther... il souffre ! | Les Souffrances du jeune Werther, illustration (eau-forte) par Tony Johannot.

A cet instant même où j’écris ces quelques lignes, je t’invite à imaginer la scène pathétique qui se déroule de mon côté de l’écran : bouche ouverte, respiration difficile, œil vitreux et poil terne… je survis grâce à une boîte de mouchoirs en papier (dont la source, tarissable, devrait bientôt me lâcher. C’est moche !).

La journée avait pourtant… mal commencé. Mal de tête insidieux depuis plusieurs jours, pouls beaucoup trop rapide (le retour du retour de la tachycardie…)(Je voudrais dès à présent en profiter pour remercier tout particulièrement le CAPES, l’IUFM, ma fac de rattachement et mon lycée, pour tout le stress généré en moi)… Bref, nuit pourrie de deux heures à peu près… un réveil difficile (et surtout un faux réveil, puisque je me suis rendormie…)… j’ai cassé mon ampoule de magnésium (je ne te raconte pas l’état de la cuisine… avec les minuscules éclats de verre et le joli produit collant…)… Mal de tête continu, arrivée au boulot avec 10mn de retard. Je suis accueillie par les maux doux des élèves mécontents d’avoir trouvé porte close mardi : « flemmards » et autres (je voudrais bien les voir vivre au rythme qui est le mien ces temps-ci, ça me ferait hurler de rire je crois… et ils seraient bien moins agités les ingrats).

Bref, ensuite, ça s’est à peu près arrangé… la migraine m’a un peu lâché la grappe (jusque vers 17h, mais c’est ma faute, j’ai fini le pot de Nu*ella à déjeuner… – je n’y mets pas vraiment du mien je sais). J’ai ENFIN pu accomplir des tâches qui me taraudaient depuis quelques semaines… et je me sens se mieux en mieux au boulot. J’ai l’impression qu’on commence à respecter mon travail et mes compétences. Ça fait un bien fou, surtout en ce moment.


C’est le moment où tu dois te demander pourquoi j’ai mis une illustration de ce pauvre Werther… Qui a tant souffert. Alors, soit, je te l’avoue, je souffre.
Mais surtout, c’est le moyen à cet instant précis de faire une transition (abominable) pour te dire que  j’ai eu la grâce et le bonheur de voir deux spectacles de l’Opéra de Paris la semaine dernière.

Werther, par Massenet, représentation à l'Opéra Bastille, février 2010.

Lundi 1er février, je voyais donc Werther, l’opéra de Jules Massenet, à l’opéra Bastille. Une représentation vraiment exceptionnelle… mon premier opéra en français. Une expérience… étonnante. Expérience qui m’a surtout rappelé combien ma mémoire était parcellaire.
Si j’avais dû répondre à la question « as-tu lu Les Souffrances du jeune Werther ? », j’aurais ainsi non seulement répondu par l’affirmative, mais j’aurais surenchéri, les yeux brillants, en disant que j’avais A-DO-RÉ ce livre. Je me souviens d’ailleurs avec une précision épatante du moment, du lieu et de l’ambiance qui fut celle de la découverte de l’ouvrage. Des souvenirs émus. Souvenirs d’internat… de mon amie Violaine… de Vivaldi (j’ai été subjuguée par cette lecture sous les augures des Quatre Saisons et de la Tempesta di mare). Je me souviens bien de cette souffrance du jeune Werther.. Enfin, c’est ce que je croyais. Car cet opéra m’a montré combien ma mémoire était totalement faussée. Nécessité donc de relire ABSOLUMENT ce livre, dès qu’une occasion favorable se présentera…

La Dame aux camélias, ballet de Neumeier, sur une musique de Chopin..

Mercredi 3 février, j’assistais, au palais Garnier, dans une sorte de marathon de l’opéra… à la représentation du ballet de John Neumeier, La Dame aux camélias, adapté de l’ouvrage d’Alexandre Dumas fils, sur une partition de Chopin.
Première impression ? Un ballet superbe. Une mise en scène très travaillée, des costumes ÉPOUSTOUFLANTS, des décors étincelants… bref, un beau ballet classique… mais, chose à laquelle je ne suis pas habituée… un ballet historié. Et oui ! La Dame aux camélias quoi ! J’ai l’habitude, je dois le confesser, d’aimer découvrir les spectacles sur place. Mais j’aurais dû lire l’argument avant de me rendre au dit ballet… Je dois reconnaître toute mon inculture. De fait, je n’ai jamais lu le dit ouvrage – ou plutôt devrais-je dire, je ne l’avais lu, puisque du coup, prise par le remord, j’ai entrepris de remédier à ce grand égarement. Difficile donc de suivre un ballet dont on ne comprend pas bien tous les ressorts… Si j’ai tout de même pu imaginer les grandes lignes, j’aurais d’autant plus apprécié, je pense, d’être un peu plus informée. Ce qui ne m’a pas empêchée toutefois de me réjouir et d’être émerveillée devant tant de majesté.

… Plus j’essaie de me « cultiver », plus je m’aperçois de l’ampleur de mon inculture… C’est effrayant !
Effrayant, mais pourtant si bon.
Deux événements auxquels je suis ravie de m’être rendue.
Deux événements de plus de trois heures chacun. (Un peu dur après une bonne journée de travail !)
Vous remarquerez également que je choisis des divertissements très… comiques. (Pourtant, sans préméditation aucune !)

Cette journée s’achève bientôt… demain sera un autre jour (un autre LONG et difficile jour).
J’en reste là avec mes tergiversations pour le moment.

A bientôt.