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La télévision de Papa
Publié le 11 février 2010 par KranzlerJ’étais adolescent lorsque ma mère a diagnostiqué que quelque chose n’allait pas et je l’entends encore ici me faire part de son étonnement : «Mais tu n’aimes donc que les actrices mortes ?» Mortes, non, pas forcément. Pas uniquement. Celles en noir et blanc me convenaient aussi - dans la mesure où nous avons eu la télévision en couleur en 1976. Je ne sais plus s’il y avait encore des speakerines à l’époque.
Les speakerines étaient des despotes disposant d’un pouvoir terrifiant, celui de faire monter les adolescents dans leurs chambres car «nous rappelons aux téléspectateurs que ce film est diffusé avec le rectangle blanc.» Accessoirement, les speakerines avaient aussi quelques notions d’art dramatique et de comédie. Ma phrase préférée était «nous interrompons nos programmes pour vous annoncer la mort du président de la république."
Un couple uni au service de la Nation
Je me suis toujours demandé si ne serais pas devenu straight si on m’avait laissé regarder la Marquise des Anges. Who knows ?
Et je me demande également si mes parents avaient ne serait-ce que soupçonné les effet secondaires des films habillés et virils. Ils sont beaux en noir, non ?