D-Ridée by Mag

Publié le 11 février 2010 par Daf

11 février 2010 par Mag

Les marques de vieillesse envahissent la peau des femmes à peu près en même temps que l’apesanteur sur leur poitrine et la culotte de cheval sur leur cheval. On a beau lutter contre l’idée, planquer, tricher, mentir, bref faire ce que toute femme apprend dès son plus jeune âge, rien n’y fait. Un jour ou l’autre, ça pendra, ça flétrira, ça ridera.  Et oui, je sais vu d’ici ça fait rêver, mais c’est la vie. « Ton corps change » dirait le Doc, « il faut apprendre à l’accepter ».

Ou pas.


Face à la secte militantiste des décroissantes, des écolos extrémistes, des néo soixante-huitardes en jupons fleuris et autres femmes proches de la nature et loin de leur Epilady, il y a la secte des femmes qui ne vieilliront jamais. Impossible, elles ont fait une pétition au ministère de la santé pour faire de leurs rides un enjeu national. Elles ont pleuré chez Rosine pour faire stocker les crèmes anti-rides par l’armée, et obliger les médecins à faire de la prévention.

Entre les deux clans c’est la guerre, entre les deux c’est l’armée des labos, la crise économique, le chômage et l’argent. Entre les deux y’a nous, vous, moi, encore toutes lisses (si si), toutes fermes (puisque je vous dis que si), encore toute belle (ah tiens là vous ne râlez plus…). Des vieilles en devenir donc. Des vieilles qui vont devoir choisir leur camp dans cette campagne électorale de la ridule.

Car c’est au premier signe qu’il faut passer dans l’isoloir, dès lors qu’avec les yeux plissés rivés devant le miroir le doute s’installe. « Sont-ce des pattes d’oies que je vois là ? » « Et si je ris, je plisse aussi ? ». Bref, les semaines passent alors sur fond de check up cutané, de technique de la fille qui souris plus, de l’hyper hydratation des couches supérieurs de l’épiderme avec tous les fonds de crèmes en passant par l’huile d’olive et de préparation H. Et quand les remèdes de grand mères envahissent la salle de bain, et que chaque passage devant la glace se résume à une mesure de l’agrandissement de la crevasse en devenir, car il s’agit forcement d’une crevasse pour vous manger le visage de la sorte, il est temps de réagir.

En tout cas, quelle que soit l’issue finale du vote pour ou contre l’acceptation au niveau du vécu et du moi profond du concept même de la ride, il y à la case incontournable de la visite chez le dermato, histoire de vérifier qu’il ne s’agit pas d’une maladie orpheline qui transformerait le visage en un vieux parchemin poussiéreux. Après tout l’espoir est le nerf de la guerre, l’espoir c’est le Botox naturel de la femme trentenaire, l’espoir fait vivre, rend forte, rend belle… y’en a même qui trouvent que grâce à l’espoir, et 6 ans dans la jungle, Ingrid n’a pas pris une ride. C’est dire.

Et tout comme pour le Gynéco, il reste à trouver le dermato, le bon, celui qui vous rend belle et pas celui qui vous rend pauvre à base de prescriptions plaquées or, de crème au caviar, de poudre de diamant… A la femme d’être raisonnable et de préférer l’or autour du cou, le caviar dans l’assiette et la poudre de diamant dans le nez. Diantre, c’est vrai quoi, on peut être (bientôt) ridée et avoir les pieds sur terre et le sens des valeurs. Merde quoi…

Reste également l’alternative de la science, de la médecine, des avancées technologique, des crèmes aux enzymes radicaux récemment libérés qui parlent à la ride directement de l’intérieur en plusieurs langues selon votre nationalité version « kiou taine plousse », qui lui chuchotent de se barrer sinon ce sont eux qui vont se faire virer, qui la menacent d’expulsion, de reconduction à la frontière… Quand je vous disais que la ride était un enjeu politique. No Green Card pour la ride !

Et pour toutes celles qui hésitent encore, qui seraient même proches de s’en foutre, d’accepter l’inévitable, d’être des femmes Barbara Gourde, de se trouver jolie, d’avoir la patte d’oies malicieuse ou sexy, je n’ai qu’un mot à dire : chuuuuut ! Vous allez stresser les autres. Et le stress donne des rides, alors Mesdames pas d’anti-jeu !