catégorie chien(ne)

Publié le 11 février 2010 par Cecileportier

 
A la faveur de quelques commentaires gentiment réprobateurs, je m'interroge sur le destin de Nathalie Pages. Il semblerait en effet que je ne lui facilite pas la vie, et que les catégories censées la dessiner progressivement ne font que la défigurer. C'est vrai, sans doute. Mais peut-être était-ce ce qu'il y avait à montrer :
1- que les catégories échouent sans cesse à décrire la complexité du monde. Ainsi, Nathalie allait entrer dans un restaurant quand elle tomba en arrêt sur cet écriteau, qui la laissa perplexe : était-ce à dire que les bassets seulement étaient interdits dans ce restaurant, ou bien toute la catégorie chien, bien plus conséquente? De la même manière, l'écriture des sismographes sociaux perd en pertinence, souvent, ce qu'elle croit gagner en acuité, dans son souci constant d'affiner l'analyse.
2- que certaines catégories induisent le dénigrement. Ainsi, Nathalie Pages n'aurait eu aucune difficulté à considérer que l'écriteau désignait l'ensemble de la catégorie chien si un beau labrador avait été dessiné en lieu et place d'un basset. Nous avons tous intégré que certaines sous catégories de catégories sont plus représentatives d'universalité que d'autres. Et Nathalie Pages, qui ne fait pas partie d'une sous catégorie dominante et donc universelle, en subit les conséquences tout en souscrivant à cette manière de voir.
3- que les catégories souvent ne servent pas qu'à la description du monde, mais bien à l'exclusion d'une partie précise, précisément dessinée.
4- que la manipulation des catégories est suffisamment aisée pour que tout un chacun se retrouve, à un moment ou un autre, le basset de quelqu'un.
Ayant dit tout cela, que reste-t-il? Qu'à vouloir saboter un système puissant, et malgré tout reconnu comme utile, on court le risque de se brûler les doigts à la bombinette qu'on a soi-même posé, sans avoir entamé le plus petit pilier du grand ouvrage... Ainsi se retrouve Nathalie, légèrement sabotée. Mais de certaines blessures peuvent couler des sèves puissantes.