Son être, fragile construction de cristaux agglomérés, n’est que transitoire.Tôt ou tard, les rayons du soleil décomposeront sa structure intime, qui redeviendra eau, puis vapeur… Pour autant, ses particules appartiendront toujours à l’écosystème qui les a engendrées. Elle se recomposeront, au gré des saisons, s’agenceront, de façon toujours différente, obéissant aux mêmes règles physico-chimiques.
Notre soleil à nous, c’est le temps.Il finit par transformer nos peaux en parchemin, durcit nos vaisseaux et assèche notre sang. La poussière devient notre condition simplifiée, la déclinaison finale de nos ADN. Pourtant, à la différence du bonhomme de neige, version glacée du Golem, notre âme subsistera, indépendamment de ce corps qui ne sera plus. Elle survivra, au travers des regards, des évocations et des souvenirs de ceux qui n’ont pas encore connu l’hiver.