L’organisation, la maman solo, elle maîtrise. L’organisation principale des journées d’abord, puis les organisations de secours, celles à sortir de la manche « au cas où »… Elle maîtrise encore plus lorsque les grands-parents pouvant lui apporter de l’aide occasionnelle se trouvent à 1000 ou 1200 km…
Autant dire qu’il y a des jours où elle est vraiment dans la merde. Mais dans la merde ou non, il faut une solution. Seule sa tronche peut la trouver. Et ça, ça fatigue. C’est un vélo qui tourne. Incessamment. Jamais totalement en repos, ou alors pour un temps limité, comme un sursis, pour mieux tourner juste après…
Etat des lieux de la configuration présente :
- Les louloutes sont en vacances
- Maman est censée les amener en vacances chez leur papa, mi-chemin de la Meurthe et Moselle. Sud de la Belgique, lundi après le taff
- Il neige et il est prévu de neiger jusqu'à mardi soir, voire mercredi ou jeudi...
- Maman bosse
- Les filles sont prévues pour la garderie scolaire lundi toute la journée
- Aucune solution de repli si annulation des vacances chez le papa
- L'école des filles est en travaux durant les congés de Carnaval
- L'école de remplacement se trouve en haut d'un pic...
- Route sur laquelle elle a flippé sa race en milieu de semaine alors qu'elle était enneigée
La maman a le choix…
- Annuler les vacances chez le papa. Les filles ne profitant de leur père que peu, la maman a du mal avec cette solution, mais bon, en même temps, vu ce qui tombe, elle n'aura pas vraiment le choix si ça devait durer...
- Ne pas amener les filles à l'école le lendemain parce qu'elle a peur de la route. Solutions :
- Les amener au taf avec elle. Trop compliqué, trop long. Filles font encore la sieste, trouver d'autres solutions plus vivables avant celle-là...
- Trouver une baby-sitter pour les garder. S'assurer qu'elle
soit libre le lundi de toute façon. Puis lui glisser qu'il est possible que ça dure la semaine, si à l'amiable le père et la mère décident d'annuler le transfert. PB : ça va coûter un
bras...
Il est évident qu’avant d’en arriver à chacune de ces solutions, la maman a fait largement fonctionner sa machine à stress. A savoir : ne garder aucune activité plus de 2mn sans se barrer devant la fenêtre regarder l’état d’avancement de l’enneigement. Sachant pertinemment, de toute façon, que demain sera un autre jour et que s’il neige comme ça toute la nuit, ça va encore chambouler ses plans. Mais en fait, elle ne peut pas faire autrement. Suite au spectacle effroyable des flocons qui loin de se calmer ne font que grossir à vue d’œil, elle a la main leste sur les biscuits planqués dans son placard. Bouffer ça permet de ne pas réfléchir, du moins pendant les secondes de mastication et de déglutition ce qui est toujours un temps certain de gagné. Même si après, c’est du temps perdu devant le miroir, à regarder la peau d’orange qui ne s’arrange pas sur son haut des cuisses, moment où elle pourra culpabiliser à mort d’avoir eu une pulsion de bouffe anti-anxiogène…
Avec tout ça, elle en oublierait presque qu’on est dimanche (une journée difficile même quand son Amoureux est là), que c’est la Saint-Valentin (encore pire si l’Amoureux avait été là), et que son Amoureux n’est pas là… Comme elle a le moral dans les chaussettes, elle va régulièrement au placard de bouffe, prendre des biscuits parce que pendant le temps où elle bouffe et avale sa dose de sucre, elle ne pense pas qu’elle est toute seule, comme une conne à regarder la neige et réfléchir à une organisation pour un lundi de merde. Pulsion de bouffe anti-moral in the chaussettes…
Elle en oublierait presque aussi qu’elle a eu un samedi bien pourri. A cause de la neige (alors qu’il y a eu au plus 3 flocons) et qu’elle s’est fait tellement peur la semaine dernière, elle pense qu’elle n’est pas capable de conduire, elle a décidé d’aller à Lille, en train, avec ses poulettes, pour une journée point de croix. Retourner dans cette boutique chez cette femme qui encadre les broderies avec un talent incroyable et des idées vraiment originales. Sa dernière broderie est finie depuis une semaine et elle attend avec impatience de la voir trôner dans son salon. Manque de bol, hier, elle était fermée. Tant pis, elle s’est dit, on va aller dans un magasin de travaux manuels histoire de renouveler son stock de futurs projets. Rien, que dalle. Rayons vides et décevants. Il était 15h30 lorsqu’elle était au guichet pour changer ses billets de train, pour ne pas avoir à poireauter jusqu’à 17h45. Le train de 15h28 venait de partir, le suivant était à 17h21… Juste 2 heures à tuer, après tout. Sous le froid, la neige… Bref, go to « Paul » pour un méga goûter, alors qu’elles venaient juste de s’enfiler une crêpe au Nut’.
Si c’est pas un week-end de la balle ! En plus de ça, elle a des filles adorables. Si, si, elle l’avoue, elle le crie, elle le revendique. Sauf le matin. Sauf les week-end où elle est toute seule. Quand Phin est là, les petites font de la lèche et sont méconnaissables… ce week-end, là, réveil autour de 7h15 avec disputes, gueulantes, pleurnicheries, bref, les trucs habituels qui foutent de bon poil quand c'est juste quand on ouvre un oeil. Vous me direz par rapport au réveil de 5h50, c’est une putain de grasse-mat’… Sauf qu’elle avait vraiment envie et besoin de dormir et besoin d’oublier que c’était un week-end sans son amoureux, un week-end avec une humeur de chacal, un week-end à brasser des conneries dans sa tête pour que leur vie à toutes les 3 continue de tourner malgré le temps, le froid, les vacances, le père qui habite loin, les grands-parents qui sont pas là et le taff de merde où y’a rien à foutre et où elle doit faire acte de présence…
Bref… Donc tout était pourri : mon samedi, mes matinées, mon dimanche et là, normalement, mon lundi devrait être sur la même lancée, avec désorganisation des vacances chez le papa. Quand vont-elles y aller du coup, comment et combien de temps ?… Bref, autant de questions qui de toute façon ne trouveront pas réponses avec l’intéressé…
Heureusement que tous les week-ends ne sont pas comme ça !
Sinon, maman solo sans famille, définitivement, c’est un mauvais plan…
C’est pas grave, je dois bien avoir quelques biscuits…