Comment accepter une déclaration d'amour?

Publié le 15 février 2010 par Imparfaiteetalors
J'espère que vous ne serez pas déçue car ce n'est pas ce que vous croyez... Non, je ne parle pas d'une déclaration enflammée d'un bel inconnu sur lequel vous avez eu le coup de foudre. Et je ne parle pas non plus de celle d'un ancien prétendant perdu dans les détours de la vieet retrouvé sur Facebook!
Non, je parle des grandes déclarations d'amour de vos enfants. Celles qui sont spontanées et pleines de sens. Voici un bel exemple vécu dans notre famille imparfaite dernièrement.
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PetiteSoeur, mieilleuse à souhait, guidoune par excellence -
Maman, est-ce que c'est une journée pour dormir avec toi?Julie, qui lui permet une fois de temps en temps de partager notre lit format géant - Non, pas ce soir, mon petit papillon. Ce soir, c'est dans ton lit.
PetiteSoeur, les larmes aux yeux, la lippe apparente, comédienne par excellence - Mais je n'aime pas ça dormir toute seule. J'aime mieux quand on se colle.Julie, épuisée et décidément pas d'humeur à supporter une cri-crise - On va se coller quelques minutes dans ton lit et on va se dire des mots d'amour. PetiteSoeur, ravie et retrouvant sa bonne humeur -Je vais te faire une belle place.
PetiteSoeur tente de pousser l'énorme Charlio, Peluche, Patachon, Canne de bonbon de toutes les couleurs et toute leur fratrie dans un coin reculé de son lit qui menace de s'effondrer sous autant de compagnons.
PetiteSoeur, se couchant et me regardant les yeux brillants - On s'aime, hein nous, maman?Julie, s'allongeant aussi parce que fatiguée et prête à s'endormir - Ah oui! On s'aime. On se tient la main?PetiteSoeur, transportée - Mouiii! Je t'aime, maman. Toi, tu m'aimes gros comment?
Julie, marmonnant dans la chaleur du lit - Je t'aime gros comme une montagne... Toi, tu m'aimes gros comment?
PetiteSoeur, sincère dans sa plus grande naïveté - Moi, je t'aime gros comme une porte...
Julie, ouvrant un oeil parce qu'un tantinet surprise - ... comme... comme une porte?
PetiteSoeur, rêveuse - Ouais. Il y en a des grosses portes...
Julie, mais finalement pas si surprise que ça - Si tu le dis...
PetiteSoeur - Bien oui. La porte du salon, elle est grande.
Julie, admettant la logique de sa fille mais se gardant bien de lui faire remarquer la porte du garage est quand même bien plus grande - Tu as raison, ma puce.
Silence. Morphée appelle Julie. Mais oublie d'appeler PetiteSoeur.
PetiteSoeur - Maman, on se fait un maquillage?Julie, heureuse de se glisser dans cette routine réconfortable mais prenant les devants pour continuer de roupiller - "Bonjour madame. Je viens pour un maquillage. Qu'est-ce que vous avez comme maquillage aujourd'hui?"
PetiteSoeur prenant son rôle d'esthéticienne à coeur - "Bonjour madame. Je les ai "toutes" les maquillages. Qu'est-ce que vous voulez?"

Julie, trop épuisée pour ses élans créatifs - "Dites-moi ce que vous avez. Je vais choisir."
PetiteSoeur, sérieuse - "J'ai des maquillages de coeur (en rouge ou en rose). J'ai des maquillages en forme de chocolat de la St-Valentin (mais juste en brun). Et j'ai aussi un maquillage du Lac-St-Jean."
Julie, ouvrant à nouveau un oeil pour regarder si sa fille est en train de se payer sa gueule - "Du Lac-St-Jean?"
PetiteSoeur, toujours dans le rôle - "Mais oui, madame. Le Lac St-Jean, j'y suis allée une fois avec ma maman, mon papa et GrandeSoeur (c'est ma soeur, madame). Mais Frérot (c'est mon petit frère, madame), était dans le ventre de ma mèèèrrrreeeuh. C'est un très gros lac. Gros comme j'aime ma maman. C'est un très beau maquillage. Vous le voulez?"
Julie, abasourdie - "Oui, je vais le prendre".
PetiteSoeur prend ses petits doigts de moins en moins potelés et se met à l'oeuvre. Elle imagine qu'elle met de la couleur ici et là sur mes joues, mes paupières, mon nez et mes oreilles.
PetiteSoeur, maquilleuse professionnelle inspirée et s'exécutant en chuchotant - "Ici, je mets du bleu, comme l'eau du lac. Ici, plein d'animaux pour la journée où nous sommes allés au zoo. Ici, je mets du beige comme le sable. Puis ici, je mets plein de couleurs pour nos jouets sur le sable. Ici, je dessine une grande chaise. Ma maman s'asseyait dessus, par ce que vous savez, madame, elle avait oublié son maillot de bain de grosse-madame-avec-un-bébé-dans-son-ventre et elle n'a pas pu se baigner avec nous... C'est "pécial" hein, madame?
Mais la madame s'était endormie en souriant. Heureuse de ce petit moment magique et béni.