La bonne nouvelle c’est que l’année du Tigre a commencé hier. On dira ce qu’on voudra mais, « année du Tigre », ça sonne quand même mieux qu’année du Rat ou année du Cochon, sans parler de celles du Fox à Poils Durs ou de l’Anesse du Poitou...
Monsieur Nguyen, le restaurateur asiatique favori de « Restons Correct ! », est aussi confiant que formel : sauf évènement imprévu genre défaite de Georges Frêche aux régionales ou report sine die de la taxe carbone, ça devrait le faire au moins aussi bien que l’année dernière, question canard laqué et (vraie) galette-saucisse en tous cas.
Mais c’est évidemment chez monsieur Kellogg’s que l’enthousiasme est à son comble : tout le monde s’y frotte déjà les mains rien qu’à l’idée de l’impact favorable qu’aura cette heureuse conjoncture astrologique sur les ventes de Frostie’s…
Normalement ils ne devraient pas être les seuls à profiter de ce retour en force de la tigre attitude. Nous pourrions ainsi voir les comptoirs de nos pharmacies rurales se remplir à nouveau du légendaire Baume du Tigre, cet onguent emblématique de la pharmacopée chinoise qui, bien qu’il ne soit plus remboursé par la Sécurité Sociale, demeure un remède aussi naturel que précieux contre la gueule de bois.
Jadis plébiscité par les vieux coloniaux britanniques, souverain contre les maux de tête occasionnés par une consommation excessive de gin-tonic, le Baume du Tigre est, probablement et avec le Polo, l’une des dernières survivances de feu l’Empire des Indes, celui des romans de Rudyard Kipling, des Lanciers du Bengale et des meubles en teck.
Toute une époque ! Celle où l’on pouvait encore pêcher le thon rouge au large de Saint Lunaire et chasser le tigre dans la jungle birmane et à dos d’éléphant, sans se faire insulter par Nicolas Hulot ni émasculer par des hordes de tigresses écolos…