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Pétards la joie

Publié le 07 octobre 2007 par Filippo Zanghi
«Bisogna proprio dire, osservai, parlando con Alessandro, che le vostre feste sono essenzialmente… rumore!
– Voscenza sappia, mi rispose, che la gioia si esprime coi suoni. I rumori di oggi sono niente paragonati a quelli che rallegravano le feste di quand’ero bambino. In piazza e nelle principali vie del paese si stendevano file di mortaretti grandi e piccoli, collegati da una miccia; appena si dava fuoco a questa, i botti si susseguivano con grande rapidità, e l’intero paese era scosso dal fragore, anche per un’ora di seguito. San Giuseppe, aggiunse, è di legno e non è proprio sicuro che possa udire i nostri urli e la banda e il panegirico del prete, ma i mortaretti… quelli, è sicurissimo che li sente.»
Louise Hamilton Caico, Sicilian ways and days, 1910
(trad. Renata Pucci Zanca)
Que l’Italie ait remporté le Mondial, j’en tressaille encore (j’en avais remporté un autre, à ma manière, deux jours auparavant). Ma joie n’a éclaté qu’avec un temps de retard, parce que je croyais que le penalty de Fabio Grosso n’était pas décisif, qu’un Français devait encore tirer après.
L’explosion m’a corrigé.
Nous sommes montés à Saint-François. Il y avait des pétards. On était là. Pétards. On chantait. Pétards. On sautait. Pétards. Pléthore de pétards. Finalement, les pétards, ça nous a ennuyés. Des pétards, d’accord. Que des pétards, non. Alors, nous sommes partis.
Je sais qu’en Italie, la pyrotechnie grève le budget du moindre patelin. Fête du Saint Patron: boucan d’enfer. Au point que, lors de mon premier Premier Août, j’ai cru que les feux, c’était une blague. Comment? Déjà fini? Vous avez entendu quelque chose?
Le soir de la finale du Mondial, j’aurais bien aimé que ça ressemble au Premier Août : pas trop long, pas trop fort. Ils m’ont gâché Saint-François, ces p’tits cons.
Evidemment, dire cela me classe illico dans les vieux. Vous savez, ceux qui disent: 1982, c’était mieux. Pas de tirs au but. Pas de coup de boule. Et pas – ou moins – de pétards.
Comment sauver 2006? Eh bien, en faisant remarquer que les pétards, la pléthore de pétards, ne sont pas une vogue passagère, mais une discipline consacrée. Plus on remonte le temps, plus les villages pétaradent. En Sicile, une mèche interminable était tendue dans les ruelles, une guirlande de pétards. L’explosion était ininterrompue. Ça pouvait durer une heure. On cassait la vaisselle. Les vitres volaient en éclats. La joie s’exprime avec les sons, disait Alessandro à Mme Hamilton.
À Saint-François, cette nuit-là, les pétards, c’était peut-être la résurgence de cette joie. Même le saint l’a entendue, peut-être.
Je me dis ça maintenant. Ça ne me rajeunit pas pour autant.

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