«Pirandello distingue ‘scrittori di cose’ e ‘scrittori di parole’. Credo di appartenere alla prima categoria. La singola parola suggerisce, suggestiona, dispiega immagini. Una parola può accadere in me come elemento scatenante, ma molto mi deprimerebbe sentirmi dire che sono, nel senso pirandelliano, scrittore di parole.»
(14 domande a Leonardo Sciascia)
R. a reçu une lettre. Je pars de cette chose: il a été convoqué.
Je n’ai rien d’autre pour écrire. Mais je dois écrire. J’essaie.
Ce qui me vient, c’est qu'il devine, qu’il sait ce qu’il y a dans la lettre. J’écris: «Il le sait.»
Et puis, plus rien. Ou pas grand-chose.
Difficile.
Alors, je me dis: «Tiens, il sait.» Il y a ce mot: «sait». R. sait. C’est quelqu’un qui sait. Un court instant, son savoir n’est plus seulement le savoir de ce qu’il y a dans la lettre. Il est le savoir tout court. «Moi, je sais.» Sous-entendu: les autres non. Donc le savoir comme trait de caractère.
Alors, je retrouve la chose. C’est-à-dire que je me souviens de quelque chose. On m’a dit qu’il était plus intelligent que les autres, qu’il se sentait plus intelligent que les autres.
Très bien: donc il sait ce qu’il y a dans la lettre; en général, il sait… et j’ajoute: mais là, il ne sait pas; il ne sait pas ce qui l’attend.
Oui, oui. Excellent.
Il sait. Toujours, il croit savoir. Mais on ne peut pas tout savoir.
Avec ça, je peux continuer. Avancer un peu.
Avant la prochaine difficulté.