Il a tenu jusqu’au bout ses couleurs
Pour qu’Alger garde sa blancheur
Il a tourné le dos aux clameurs
Debout à portée de main
De ses visiteurs
Fils de lignée généreuse
De sa grande mission,
Il n’avait point peur
Il a prouvé sans prétendre
Que bon sang ne serait tricheur
Il fut l’homme de son propre nom
Nom construit comme maison
Maison loin des paillettes
Paillettes laissées aux vils cœurs
Son cœur à lui était bout de jasmin
Symbole de pureté
Et, s’il le faut, de hauteur
Trésor défendu en silence
Avec pudeur
La sœur de la grandeur
Grandeur d’âme
Et, surtout, de labeur
A coup de sbar et de perles de couleurs
A coup de hibr et de touches de charmeur
A coup de îbar et de pigments en sueur
Si la poésie a ses nobles
Le châabi a ses chiekh
Les jardins ont leurs artistes
Les enfants ont leurs pères
Ali-Kodja fut tout cela
Le doyen,
l’oncle…. fut tout cela à la fois
Dans l’art et en dehors
Car il était conscient de sa mission
Et il l’a prise a bras le corps
Il peut donc tourner les talons
Rassuré
Rassurant
Et souriant.
K.Rabia
Paris, 8 fev 2010