Pisser dans un violon...

Publié le 16 février 2010 par Tazounette


C'est une expression qui m'a toujours fait marrer. Enfin, sauf aujourd'hui...
Donc, il est temps de constater que parler au père des filles c'est comme pisser dans un violon. Ca sert à rien, le bénéfice à en tirer, c'est qu'on se fatigue pour rien et qu'à part endommager ce qui est à nous, sans aucun bénéfice artistique, avouez que bon... Y'a mieux comme action à mener. Disons, péter le violon, à mon avis, c'est plus efficace. Sur sa tronche, même !!!!
J'ai tendance à oublier, d'une fois sur l'autre que ce monsieur a une parole creuse. Qu'il parle sans réfléchir et surtout qu'il n'agit pas en conséquence comme énoncé au préalable.
Ce qui compte au-dessus du reste : sa personne. Et on aura beau faire, il ne mettra jamais personne d'autre à cette merveilleuse place. Pas même ses filles. Elles restent au ras des pâquerettes, avec leur mère, les grands-parents et le reste de l'humanité...
Hier, sur les coups de 15h, on en était resté au fait qu'il ferait la route ce jour. Pour une arrivée approximative en milieu d'après-midi. Je lui ai demandé de me tenir au courant de son départ, de son arrivée, étant donné que je suis au taff et que c'est la baby-sitter qui va le recevoir... Sauf s'il arrive avec 2h de retard, ce dont je suis persuadée et que je serai là.
J'essaie de prendre l'habitude de ne pas prendre au pied de la lettre ses dires, sinon, assurément, j'aurais pris congés pour le recevoir et lui donner les filles, alors qu'il serait arrivé sur les coups de 18h... En râlant et beuglant que je vis dans une ville de merde, qu'on se paume, qu'il fait un temps de chiottes, qu'il fait nuit et que le pauvre, il a fait toute cette route par ces conditions. Lui ! pendant que nous on branle rien à la maison, le cul au chaud...
Sauf que bon, il serait partie tôt le matin, il serait déjà arrivé, déjà reparti et déjà à destination. Mais bref. On ne change pas une équipe qui gagne n'est ce pas ?
Il est donc 13h14. Je ne sais pas s'il a pris la route, s'il est parti, déjà arrivé ou déjà reparti. Je ne sais pas s'il a changé ses plans, si finalement il ne viendra pas, ou si finalement, au vu du temps et de sa non envie de s'emmerder plus que de coutume, il aura décidé d'attendre la dernière minute, sur les coups de 15h30, ce jour, pour me sortir une excuse vaseuse que même un ado oserait pas la sortir tellement elle est trop fumeuse et qu'il sentirait bien que la mandale attérirait en bonne place sur sa joue, pour me dire que finalement, bon ben si on pouvait se retrouver tout à l'heure, à mi-chemin comme d'hab ce serait cool. Parce que le pauvre...

tadada, dadadadadada (sur l'air du gingle de france-info) : News de 13h21
Appel du papa. Il est au taf (censé être en vacances, normally because les filles, mais bon, bref, admettons, il est chef, à la rue la plupart du temps, donc ceci explique cela). Il prend la route à la fin du taf, pas avant 14h/14h30 le temps de taper la discute à ses 4 secrétaires... Donc, arrivée approximative 19h...
Je ne dois pas penser au fait qu'ils reprendront la route en sens inverse vers 20h au bas mot, qu'il voudra partir à l'arrache avant le repas, pris au restau pendant 2h sur la route, pour une arrivée chez lui vers 1h ou 2h du matin, si la route est suffisamment bonne étant donné qu'il est prévu des pluies verglaçantes demain matin.
Ne pas penser qu'encore une fois il n'en fait qu'à sa tronche et que les filles une nouvelle fois auront attendu leur père tout l'après-midi pour le voir se pointer à la nuit, ne pas penser qu'elles n'auront pas leur quota de sommeil demain matin et qu'il en sera de même tout le restant de la semaine.
Eviter de penser, sinon les jours prochains seront un sacré enfer...
Regardons donc le verre à moitié plein : il fait la route jusqu'ici pour les récupérer, cela va nous permettre de signer notre convention de divorce par consentement mutuel. C'est tout ce que je vois pour la partie pleine, mais c'est toujours ça de pris.
Ensuite : Inspirer profondément, Expirer de même, Eviter de laisser sortir le Taz, Répéter environ pendant les 5h avant son arrivée. Et répéter ceci durant toute l'entrevue avant son départ à l'arrache...
Non, non, non, le stress ne passera plus par moi. Du moins, restera-t-il invisible...
Heureusement que j'avais prévu les pic-nic break, dis-je en essuyant le nutella du coin de ma bouche déformé par mon rictus.
Un jour mes filles sauront. Un jour mes filles verront. Et un jour, j'espère qu'elles lui feront mal... Ou pas !