Tous les matins, à lire la presse, on se demande si on va continuer d'amener nos enfants à l'école.
Quand ce n'est pas l'impuissance des enseignants, ce sont leur manque de moyens d'enseigner dans de bonnes conditions matérielles.
Quand ce n'est pas l'agression entre élèves, ce sont les bagarres entre les
parents et le corps enseignant, avec la variante de l'enfant qui lève la main sur son tuteur.
Les enfants, les parents, les enseignants sont probablement arrivés à un point de non-retour, entre la peur et la résignation d'aller à l'école.
Et encore faudrait-il pouvoir y aller, à l'école.
Car entre les absences des enseignants non relevées faute d'effectifs tournants, et les remplacements à répétition, c'est à se demander quid des parents ou des enfants a le moins envie de se lever
tôt le matin.
C'est ainsi que les parents, certains, en ont assez et souhaitent viser plus haut que la hiérarchie de l'école.
Quand les chefs d'établissement, désarmés, ne peuvent pas accéder aux requêtes justifiées des parents, il faut bien se faire entendre.
C'est ce qu'a décidé de faire ce papa, à Pantin, las de compter 17 remplacements en 17 mois du poste d'enseignant dans l'école où sa fille est
scolarisée.
Son témoignage est édifiant.
Il a donc décidé de déposer une plainte contre de Luc Chatel, ministre de l'éducation nationale, auprès du tribunal administratif.
Alors bien sûr, on peut critiquer le recours presque systématique aux procédures pénales, à la manière américaine.
Alors bien sûr, on peut se demander si cette plainte sera recevable.
Mais doutiez-vous, quand vous étiez enfants, trentenaires ou quadra, qu'un jour, devenus parents à votre tour, vous seriez las du système éducatif au point de saisir la justice?