Il en est des mots du jardin comme de ceux des cuisiniers ou des menuisiers. Les comprendre, les utiliser vous donne le sentiment de faire partie d'une famille, de partager les codes secrets d'une passion avec des initiés, et vous donne l'envie d'en découvrir de nouveaux.
Marcescent fait partie de ces mots secrets que j'adore répéter comme un motto pendant que je désherbe ou que je taille des haies comme en ce moment. Alors, alors, et marcescent alors ? Et bien marcescent, ça a un goût d'infini, de durée, de longueur en bouche, un air étrange aussi, un air exotique presque. J'ai mis longtemps à l'apprivoiser, ce mot doux qui vient du latin marcescere (se flétrir). Alors on parle de plante qui fane, qui flétrit ? Toutes les plantes, les arbres seraient donc marcescents ?
Que nenni, les marcescents (des bons potes dans les jardins) sont tous les végétaux qui fanent mais dont les feuilles ne tombent pas. Et oui cela existe, pensez aux chênes persistants, aux charmes notamment. Un vrai bonheur en hiver quand le gris clair lutte avec le gris foncé. Mes préférés sont la charmille de base, le charme commun taillé en haie qui prend des couleurs de pain d'épice très élégantes et que les oiseaux adorent. Et un super chêne semi-persistant, le chêne de Turner aux grandes feuilles découpées et qui forme de très beaux sujets arrondis (10 mètres maximum de hauteur sous nos latitudes). Ses feuilles restent vertes tout l'hiver et tombent au printemps lorsque les nouvelles poussent. Un rêve à adopter.
Et vous vos mots du jardin ? Vous les partagez ?
Photo MPO